Une « job machine » US loin d'être pétaradante

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Le dernier rapport du Département du Travail américain publié vendredi 4 mars indique 192.000 créations nettes de postes en février aux Etats-Unis. Bien que ce chiffre s'avère légèrement inférieur aux attentes (196.000 créations de postes étaient anticipées), plusieurs motifs de satisfaction sont à noter : les chiffres de janvier ont été revus à la hausse (+63.000 vs. +36.000), les créations d'emplois dans le secteur manufacturier, après avoir atteint un plus haut historique depuis 1998 en janvier (+53.000) ont de nouveau augmenté en février (+33.000). Le taux de chômage a reflué à 8,9 %, une première depuis avril 2009. Mais ces chiffres et leur probable amélioration -les indicateurs d'activité laissent présager une amplification de l'embellie sur le marché du travail- ne doivent pas occulter une réalité toujours difficile. « La durée médiane du chômage est de 21 mois contre 8 mois sur la période 1980-2008, » souligne dans une de ses notes, Bruno Cavalier, le Chef économiste d'Oddo Securities. Quant à Philippe Waechter, le directeur des Etudes Economiques de Natixis AM, il le dit sans ambages « Etre en moyenne à 127.500 créations d'emplois aux Etats-Unis sur les deux premiers mois de l'année, c'est bien mais certainement pas à la hauteur de ce que l'on pourrait espérer au vu des indicateurs conjoncturels. » La route est encore longue avant le retour du plein emploi outre-Atlantique. Et pour que chacun mesure l'ampleur de la tâche, Philippe Waechter de citer une étude de Michael Greenstone menée au sein de la Brookings Institution : « Michael Greenstone estime qu'un peu plus de 7 millions d'emplois ont été détruits aux Etats-Unis depuis le début de la crise. A ceux-là se rajoutent les 125.000 personnes qui tous les mois arrivent sur le marché du travail. Même en considérant que les créations d'emploi renouent avec la moyenne de 208.000 créations de postes mensuelles qui avait cours en 2005, la meilleure année en termes de créations d'emplois du cycle de 2002/2007, 12 ans seront nécessaires pour revenir à la situation ante-crise. »

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