L'économie japonaise, ébranlée par un séisme et un tsunami historiques et confrontée à une sévère crise nucléaire à la centrale de Fukushima-Daiichi, pourrait entrer en récession (deux trimestres consécutifs de contraction économique), d'après l'analyse de Ronald Doeswijk, stratégiste en chef chez Robeco. Bien que ce dernier s'attende à ce que l'impact sur l'économie japonaise du séisme du vendredi 11 mars soit moins important que celui du tremblement de terre de Kobe, il considère qu'il est impossible d'évaluer son ampleur compte tenu de l'incertitude quant à l'évolution de la crise nucléaire. « Dans des circonstances normales, un tel déclin [de l'activité du à une catastrophe naturelle majeure] serait suivi d'une augmentation de la demande, en raison de la nécessité de reconstruire les infrastructures », note le stratégiste. « En effet, après le tremblement de terre de Kobe, une augmentation de la production industrielle japonaise nettement plus forte que d'habitude (plus de 2 % sur un mois) avait été enregistrée en février 1995. » Malheureusement, la réplique d'un tel scénario est moins assurée en raison des événements de Fukushima-Daiichi.
En outre, Ronald Doeswijk considère que « la catastrophe est arrivée à un très mauvais moment. L'économie mondiale est encore en phase de redressement et les ressources - monétaires ou budgétaires - disponibles pour faire face à ce nouveau choc sont limitées. Cela est particulièrement le cas au Japon. La situation financière du pays est en effet de plus en plus précaire. Le déficit public a atteint 7,7 % du PIB en 2010 et l'endettement brut s'élevait à 198 % du PIB. Le gouvernement n'a tout simplement pas tant de marge de manœuvre que cela ».
Les conséquences de cette catastrophe ne sont pas uniquement économiques, constate Ronald Doeswick, qui note que la crainte d'un désastre à la centrale nucléaire de Fukushima, où plusieurs réacteurs ont été endommagés, « force les gouvernements à repenser l'intérêt de l'énergie nucléaire. À l'instar de la Suisse et de l'Allemagne, la Chine remet en question ses plans d'expansion, le Conseil d'État ayant annoncé qu'il avait suspendu l'approbation de nouveaux projets nucléaires jusqu'à l'adoption de nouvelles règles de sécurité. » Selon Ronald Doeswijk, ce « regain de scepticisme envers le nucléaire entraînera probablement un retour aux combustibles fossiles ».
Dans ce contexte, le stratégiste privilégie toujours les produits de base, les obligations d'entreprise et l'immobilier. Il considère que les actions « ne devraient pas atteindre de nouveaux sommets à court terme ». Toutefois, l'expert de Robeco ne modifie pas ses positions, car « la région Pacifique (dont le Japon fait partie) était déjà la moins attrayante du point de vue des actions. » Il marque toujours une préférence pour les marchés émergents, suivis de l'Amérique du Nord.
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