A l'occasion d'un rendez-vous avec la presse organisé le mardi 19 avril au siège du groupe AXA, Khiem Le et Philippe de Lavalette, respectivement gérant du fonds AXA WF Global Environment et spécialiste de l'univers actions chez AXA IM, sont revenus sur les opportunités d'investissement dans les technologies vertes. Consacrées par les investisseurs en 2006 et 2007, ces dernières ont été quelque peu délaissées depuis. La collecte nette des fonds actions liés au business de l'environnement, qui a culminé à 6,22 milliards d'euros en 2007, est tombée à 1,2 milliard d'euros en 2009 avant de devenir déficitaire de 1,05 milliard d'euros en 2010. Selon Khiem Le, ce fléchissement de l'investissement dans les technologies propres s'explique principalement par la chute des prix de l'énergie à partir de 2008, qui a rendu les énergies renouvelables moins compétitives. « Cette baisse des prix n'a rien modifié pour le solaire, qui était déjà beaucoup plus cher que les combustibles fossiles, mais elle a changé la donne dans l'éolien, pour lequel la différence de coût était moindre ». En outre, avec des énergies fossiles moins chères, les investissements dans les économies d'énergie n'étaient plus perçus comme indispensables. Mais le contexte actuel, marqué par un net rebond des cours de l'énergie, pourrait inverser la tendance, du point de vue du gérant, qui estime que ce mouvement d'appréciation est structurel, pour plusieurs raisons.
Aux yeux de Khiem Le, il ne fait tout d'abord pas de doute que l'accès aux sources d'énergie fossiles est de plus en plus complexe et coûteux, car il est souvent nécessaire d'explorer les sols en profondeur afin de trouver des gisements intéressants. Dans le même temps, la demande continue à augmenter, en particulier dans les pays émergents tels que la Chine. Une double contrainte qui se traduira systématiquement par une hausse durable des prix, si bien que Philippe de Lavalette, le spécialiste de l'univers actions chez AXA IM, considère que le baril de pétrole WTI restera à moyen terme autour de 100 dollars. Le gaz naturel et le charbon, qui connaissent des difficultés de production comparables, devraient eux aussi voir leur prix grimper durablement.
La deuxième variable importante, selon Khiem Le, le gérant du fonds AXA WF Global Environment, est le prix des permis d'émission de CO2, qui devrait être orienté à la hausse. « Aujourd'hui, l'Union Européenne distribue un nombre conséquent de permis gratuits aux entreprises les moins polluantes, mais elle ne le fera plus à partir de 2013 », explique-t-il. D'après lui, cette mesure devrait porter le prix du permis à près de 19 euros par tonne de CO2 émis en 2013, soit deux euros de plus qu'en 2011. Un surcoût qui se répercutera sur les prix de l'énergie d'origine fossile, qui émet beaucoup plus de CO2 que les énergies renouvelables.
Si l'énergie nucléaire, faible émettrice de gaz à effet de serre, ne devrait pas être lourdement pénalisée par le renchérissement des permis d'émission de CO2, l'expert d'AXA IM estime qu'elle devrait subir les conséquences de la catastrophe de Fukushima-Daiichi. Cet accident, considéré comme aussi grave que celui de Tchernobyl, a suscité une indéniable remise en cause de la production d'électricité d'origine nucléaire, notamment en Allemagne, où cinq centrales ont déjà été fermées. Or, cette réduction des capacités de production se traduira par une appréciation de l'électricité d'origine nucléaire. En outre, les nouvelles centrales devront répondre à des normes de sécurité plus exigeantes, qui requerront des investissements plus conséquents, ce qui accroîtra les coûts.
Ce contexte d'augmentation structurelle du coût de l'énergie fossile devrait être favorable aux technologies efficientes permettant d'économiser l'énergie, tels que les compteurs électriques intelligents, ainsi qu'aux énergies renouvelables. D'autant que les valorisations de ces dernières, qui étaient devenues démesurées en 2007, sont revenues à des niveaux plus abordables. « En 2006-2007, tout le monde voulait acheter des énergies renouvelables », note Philippe de Lavalette. Du coup, les sociétés productrices d'énergie solaire ou éolienne se payaient 80 fois leurs bénéfices en 2007, ratio qui est même monté à près de 160 pour le seul secteur éolien ! Aujourd'hui, le PER (price earning ratio, ratio cours/bénéfices) moyen est retombé autour de 20 fois. Un prix qui reste relativement élevé, mais qui est attrayant aux yeux de Khiem Le, qui souligne que « la plupart des sociétés du secteur des technologies propres affichent des croissances de 20 % à 50 % par an ».
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