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La japonisation de l'Europe menace, selon Carmignac Gestion

20/07/2011 - 18:39 - Sicavonline


La japonisation de l'Europe menace, selon Carmignac Gestion

Lors de sa conférence de presse trimestrielle qui s'est tenue à Paris le 13 juillet, Frédéric Leroux, gérant global chez Carmignac Gestion, a sans équivoque défendu l'idée d'une restructuration des dettes européennes sous la forme de Brady bonds et stigmatisé l'autisme de la BCE qui, selon lui, condamne l'Europe à la japonisation de son économie.

Pour Frédéric Leroux, gérant global chez Carmignac Gestion, c'est un fait : « On s'approche de plus en plus d'une japonisation de l'économie » des pays développés et particulièrement de celle de l'Europe où l'on commet d'après lui les mêmes erreurs qu'au Pays du Soleil Levant.

L'échec japonais

L'expert de Carmignac Gestion s'est plu à rappeler que l'archipel nippon, affligé d'une dette gigantesque (200 % du PIB), ne s'était toujours pas relevé de l'éclatement de la bulle immobilière en 1991 ainsi que de la récession et de la déflation qui s'ensuivirent. La faute à une politique fiscale et budgétaire inadaptée : « Dès l'instant où il y avait une embellie économique, on remontait un petit peu les impôts, on réduisait les dépenses pour essayer de résorber le plus rapidement le déficit budgétaire ; mais les forces sous-jacentes de l'économie japonaise étaient tellement faibles, [aussitôt] que la politique budgétaire redevenait un peu restrictive, [elle] retombait en récession. » Il se trouve en outre que cette politique n'a en aucun cas permis au Japon de se délester de son endettement colossal.

Une dette européenne aux mains des investisseurs étrangers

A vouloir appliquer les remèdes nippons, l'Europe a peu de chances de résoudre ses problèmes actuels et court des risques sans doute bien plus grands car sa situation diffère sur un point notable : « Toute la dette publique japonaise est détenue par les Japonais », rappelle Frédéric Leroux qui souligne qu'à l'inverse les dettes publiques européennes (et américaine) sont détenues par des investisseurs étrangers qui n'hésitent pas à vendre celles-ci « quand les choses se passent mal » et font ainsi « monter massivement les coûts de financement » des Etats, bridant ou annihilant la croissance de ces derniers et les enfermant un peu plus dans la crise.

Une impasse tragique

Les Etats européens sont ainsi dans une impasse : soit ne pas traiter les questions budgétaires et celles de la dette afin de ne pas étouffer leur croissance mais s'exposer immédiatement à la sanction des marchés, soit le faire et, dans ce cas, affaiblir considérablement leur croissance pour être de toute façon un peu plus tard sanctionnés par les marchés.

Une restructuration de la dette inéluctable ?

La solution à ce problème inextricable ? La restructuration de la dette, estime-t-on chez Carmignac Gestion car les craintes concernant la solvabilité des Etats européens ne sont pas exagérées au vu de la faible capacité de leurs économies à générer de la croissance. Une croissance qui est de surcroît malmenée par les mesures d'austérité : «Il faut comprendre que le FMI met en œuvre une politique qui avait marché avec les pays émergents mais [ces derniers] avaient un potentiel de croissance majeur. Si vous faites 7 % , 8 % ou 10 % de croissance par an, vous réglez vos questions de dette dès l'instant où vous ne faites plus n'importe quoi en matière de politique budgétaire et en dévaluant », juge Frédéric Leroux. La restructuration comme solution, soit. Le hic est que la BCE -que le gérant global de Carmignac Gestion décrit comme « autiste »et considère être le principal obstacle à la résolution de la crise- s'oppose à une telle solution. « Les banques détiennent un part très importante de la dette de la zone euro. C'est la raison pour laquelle aujourd'hui la BCE », afin de prévenir tout risque systémique et le déclenchement d'une crise à la Lehman Brothers, « refuse toute idée de restructuration en se disant que cela va faire tomber le château de cartes. Notre sentiment c'est que s'il ne tombe pas d'une façon volontaire et donc gérée, il tombera forcément un peu plus tard de façon involontaire et non gérée, et cela coûtera beaucoup plus cher parce que davantage de pays auront besoin de cette restructuration. » Le gérant global de Carmignac Gestion considère en outre que si de telles mesures avaient été prises il y a de cela trois mois, « on aurait jamais eu cette histoire de l'Italie », et prophétise que « si on attend encore trois mois, on ajoutera peut-être la France » à la liste des pays dans la ligne de mire des marchés. « La BCE (...) se dit qu'elle peut choisir entre une bonne solution et une mauvaise solution, la bonne étant de ne rien faire en espérant que le temps fasse son œuvre. » Mais pour Frédéric Leroux refuser de façon dogmatique toute idée de restructuration de la dette, « c'est empêcher des pays qui ont un vrai problème [comme la Grèce, le Portugal, l'Irlande, voire l'Espagne] de repartir sur un sentier de croissance. »

Des brady bonds pour sauver l'Europe

L'expert de Carmignac Gestion suggère que les Européens traitent par conséquent le problème de la dette en s'inspirant des Brady bonds mécanisme mis en place dans les années 1980 et 1990 pour sortir les pays d'Amérique Latine de l'ornière. «Avec les Brady bonds, on a fait une restructuration sur la moitié de la dette (...) et sur le reste on a offert une garantie aux porteurs pour que les Etats ayant restructuré puissent continuer à s'endetter. C'est vraisemblablement par là qu'il faudra passer. Le problème est que l'on a le sentiment qu'il faudra une nouvelle phase de crise extrêmement profonde pour que la BCE accepte de prendre ce risque. » Mais pourquoi cette obstination de la BCE à ne pas agir ? Frédéric Leroux a son analyse et elle est peu amène pour l'institution dirigée par Jean-Claude Trichet : « Si les choses se passent mal avec une restructuration organisée, la BCE et les autorités qui auront accepté l'idée seront déclarées responsables ; si on laisse le temps faire son œuvre et déclencher la grosse crise, la BCE n'est plus vraiment responsable, ce sont les marchés qui le deviennent. »

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