CAC 40 : - 5,48 %. Peur d'accident bancaire et de double dip aux US.

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Après avoir assisté, catastrophés, à onze séances de baisse consécutives du CAC 40 entre le 25 juillet et le 8 août, puis trois jours plus tard contemplé, tout aussi médusés, le retour momentané de l'indice phare de la bourse de Paris sous les 2900 points, les investisseurs méritaient bien quelque répit. Ils l'ont eu. Mais diantre qu'il fut bref. Alors que depuis trois séances le marché parisien faisait mine de se stabiliser autour des 3200 points, le CAC 40 a de nouveau décroché ce jeudi de 5,48 % à 3076 points. Les raisons de ce nouveau coup de grisou sont multiples.

Banques européennes : la FED de New-York n'est pas sereine

L'abcès bancaire continue de suppurer. Les titres du secteur dans toute l'Europe ont essuyé de lourds dégagements. A Paris, Société Générale s'est encore distingué par une chute de 12 ,34 %, tandis que BNP Paribas et Crédit Agricole abandonnaient respectivement 6,76 % et 7,29 %. C'est un article du Wall Street Journal qui a mis le feu aux poudres. Selon le quotidien économique américain, la Réserve Fédérale de New York, qui supervise les activités aux Etats-Unis de plusieurs grandes banques européennes, s'inquiète de ce que les dites banques européennes, rencontrant des problèmes en Europe, puissent « siphonner les fonds de leurs activités américaines,» fragilisant dangereusement ces dernières et mettant en risque le système bancaire américain. Les inquiétudes se sont concentrées naturellement sur les établissements européens cités par le Wall Street Journal comme ayant une implantation importante aux Etats-Unis : l'allemand Deutsche Bank, l'italien Unicredit et le français Société Générale, qui a signé le plus fort repli du CAC 40.

USA : le double dip se rapproche

Comme si cela ne suffisait pas, les statistiques américaines du jour se sont révélées abominables. Le Philly FED, l'indice manufacturier de la FED de Philadelphie, a dévissé au mois d'août pour s'écrouler à -30,7 points contre +3,2 points en juillet, et cela alors que les économistes comptaient en moyenne le voir progresser à + 4. Ce signal catastrophique émis par l'industrie américaine accrédite davantage la thèse du double dip, autrement dit d'une replongée en récession des Etats-Unis. Thèse qui trouve d'autant plus de poids que le marché immobilier américain demeure enlisé dans le marasme le plus déprimant. Les ventes de logements anciens se sont contractées de 3,5 % aux Etats-Unis durant le mois de juillet pour retomber à 4,67 millions (en rythme annualisé). Un chiffre qui se révèle en deçà des attentes. Ces mauvaises statistiques font suite à des chiffres de croissance peu encourageants. Le 2e trimestre a été marqué par une progression de seulement + 1,3 % du PIB outre-Atlantique (contre + 1,8 % attendu). De plus, la croissance américaine du 1er trimestre a été revue à la baisse pour ne plus être que de + 0,4 % contre une première estimation de + 1,9 %. La croissance annuelle des Etats-Unis semble bien partie pour être inférieure à 2% en 2011. Or, certains économistes n'ont pas manqué de rappeler qu'à chaque fois que sa croissance glissait sous les 2 %, dans 70 % des cas, l'Amérique retombait peu après en récession.

De mauvais indicateurs la semaine prochaine

Le marché boursier a-t-il déjà intégré ces mauvaises nouvelles avec la baisse du jour ? Les valorisations sur les actions paraissent certes attrayantes au vu des rendements offerts par les entreprises cotées, et indubitablement, du point de vue de l'investisseur de long terme de réelles opportunités commencent à se faire jour. Néanmoins, des séances agitées sont encore à attendre. Et peut-être même dès la semaine prochaine. L'enquête Insee auprès des chefs d'entreprise français, les indices PMI des directeurs d'achat de la zone euro ainsi que l'indice IFO qui paraîtront entre lundi et mercredi prochains pourraient bien s'avérer de très piètre qualité et, ce faisant, assombrir considérablement les perspectives bénéficiaires des entreprises. Ce qui pourrait décourager davantage la communauté financière.

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