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Ce que les matières premières (dont le pétrole) nous disent est inquiétant (Delamarche & Sabatier)

05/01/2015 - 11:24 - Sicavonline (mis à jour le : 19/03/2015 - 12:11)



La dégringolade des cours du pétrole a ému les marchés en décembre. Pour les éconoclastes Olivier Delamarche, associé-gérant de Platinium Gestion, et Pierre Sabatier, président du cabinet d’analyse économique PrimeView, l’effondrement de 40 % des prix du baril en moins de six mois constitue une rupture majeure dont les investisseurs doivent prendre toute la mesure.


Olivier Delamarche, associé-gérant de Platinium Gestion, et Pierre Sabatier, président du cabinet d'analyse économique PrimeView, ne sont pas des inconnus des lecteurs de Sicavonline.  Leur vision de long-terme, qu'on la partage ou non, est si souvent en décalage par rapport à la vulgate économique qu'elle donne généralement à l'investisseur matière à réflexion. Ceci posé, ne pas interroger Delamarche et Sabatier sur le pétrole le sujet clef du moment n'était pas une option, tant il parait en effet difficile de rester insensible et sourd aux clameurs et aux cris qui ont accompagné la chute des cours de l'or noir ces dernières semaines. 

Tandis que le prix du baril accélérait son repli pour passer sous les 60 dollars et emportait comme fétu de paille dans son reflux les espoirs de croissance de la Russie qui assistait impuissante à la fonte du rouble et de sa superbe, la plupart des investisseurs comme pour se rassurer s'évertuèrent à égrener les bénéfices économiques d'une baisse si brutale des cours pétroliers. 

La scie le plus souvent entonnée était et reste toujours la même : l'allègement de la facture énergétique de nombre pays consommateurs, au premier rang  desquels les nations industrialisées, instillera un surcroît de croissance salutaire, offrant à ceux qui comme la France manquent cruellement de ressort, l'opportunité particulièrement chanceuse de prétendre afficher des gains de PIB tangibles en 2015. 

Comme on s'en doute, Olivier Delamarche et Pierre Sabatier ne s'arrêtent pas à cette antienne. 

Pour Pierre Sabatier, la baisse brutale des cours du pétrole ne constitue que la correction d'une aberration : « Il faut revenir à l'origine de la baisse du prix du pétrole et la remettre en perspective. En réalité les prix du pétrole étaient jusque là une anomalie », par rapport au prix des autres matières premières tant alimentaires qu'industrielles qui « au niveau mondial ont atteint un sommet à la fin de l'année 2011 »

Le mouvement de baisse des matières premières insiste l'économiste de PrimeView dure donc depuis près de trois ans et reflète une faiblesse de la demande mondiale, négligée par les marchés.

Une vue que partage Olivier Delamarche qui souligne que les marchés ont parfois peine à se rendre à l'évidence : «  il suffisait [cependant] de regarder les prix du cuivre, de l'acier ou bien encore le Baltic Dry Index (Indice du fret maritime) qui est au plus bas. Ce sont des indicateurs factuels du ralentissement qui n'ont jamais été pris en compte par les investisseurs. » 

Le pétrole dont les prix sont restés élevés et stables jusqu'à la mi-2014 a sans doute brouillé la perception que pouvait avoir ces derniers du ralentissement et si les cours pétroliers ont tant tardé à suivre la pente des autres matières, c'est que de l'avis d'Olivier Delamarche, le pétrole a été l'un des actifs ayant le plus bénéficié des Quantitative Easings américains. 

« [Le pétrole] est l'une des matières premières les plus financiarisées , » rappelle Olivier Delamarche, « c'est l'une donc de celles qui ont le plus bénéficié des fameux QE divers et avariés (sic) de M. Bernanke et de Mme Yellen .»  Les liquidités surabondantes créées par la Réserve Fédérale des Etats-Unis (FED) ont permis « aux banques d'aller s'amuser sur les produits pétroliers » et d'entretenir artificiellement la fermeté des prix du pétrole.

Aussi selon Olivier Delamarche, la fin du QE ne saurait être étrangère à l'effondrement des cours pétroliers ces six derniers mois. « A partir du moment où le marché pense que les QE se terminent, en tout cas aux Etats-Unis, les fondamentaux reprennent leurs droits et on découvre beaucoup de choses : que la croissance de la Chine n'est pas celle qu'on attendait, que les Abenomics au Japon ne fonctionnent pas, que l'Europe est en panne », et que le rapport offre/demande milite pour une baisse des cours du baril puisque « vous avez une offre croissante », notamment avec le développement outre-Atlantique du pétrole de schiste, face à  « une demande décroissante. A partir de ce moment là, il n'est pas étonnant de voir les prix baisser,» conclut l'associé-gérant de Platinium Gestion.

Au reste, les visées géo-économico-politique de l'Arabie Saoudite qui tente de mettre hors jeu sur le marché des hydrocarbures les nouveaux entrants que sont les Etats-Unis avec le pétrole de schiste, si elles ne comptent pas pour rien dans la baisse actuelle, l'exacerbent mais n'en sont pas la cause première pour les deux Econoclastes.

« L'Arabie Saoudite mène une stratégie mercantiliste », estime Pierre Sabatier  « Vous avez des pays producteurs traditionnels (…) et des nouveaux entrants (…) avec en premier lieu les Etats-Unis  via les pétroles de schiste. Ces nouveaux entrants ont pris des parts de marché. Quel jeu voit-on aujourd'hui ? L'Arabie Saoudite dit aujourd'hui : « personnellement,  ça ne me dérange pas d'avoir des prix bas, je peux même aller jusqu'à 40$ le baril ». Soit dit en passant elle donne ainsi un objectif aux investisseurs  et ils  vont s'empresser d'emmener les prix jusque là. Mais très concrètement, quel est le jeu ? Le jeu est que les nouveaux entrants sont devenus des nouveaux entrants parce que les prix étaient élevés et que les projets dans lesquels ils ont investis avaient des coûts de production qui étaient beaucoup plus élevés que les pays producteurs traditionnels. (…) L'Arabie Saoudite essaye [en faisant baisser les prix] de rendre exsangues les nouveaux entrants pour récupérer des parts de marché. »

Mais comme Olivier Delamarche, le président de PrimeView n'en démord pas : les menées de l'Arabie Saoudite ne font qu'amplifier le mouvement de correction initié depuis juin, elles n'en sont pas la racine. La baisse du pétrole s'origine d'abord et surtout dans la mollesse de la demande mondiale que révèle depuis 2011 la trajectoire descendante des cours des matières premières.

« Le meilleur proxy (NDLR : indicateur indirect) de l'activité mondiale, ne l'oublions pas, ce n'est pas le PIB que l'on peut manipuler, notamment dans des pays comme la Chine, » martèle Pierre Sabatier. « La vérité, ce sont les matières premières qui la livrent. Les matières premières sont très concrètement, véritablement, l'expression du rapport entre l'offre et la demande. Par conséquent, il faut bien écouter ce que nous disent les prix des matières premières, elles nous disent aujourd'hui qu'il n'y a pas de demande mondiale. »

Si le diagnostic est juste, les investisseurs ne pourront indéfiniment l'ignorer.

Afin de visualiser l'intégralité de l'interview d'Olivier Delamarche et de Pierre Sabatier

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