J'ai plus d'idées de ventes que d'achat (Marc Renaud - Mandarine Valeur)

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La gestion Value est en peine depuis la crise de 2008. Si la faillite de Lehman Brothers a plongé l'ensemble des gestions dans la tourmente, la Value, qui accorde sa préférence aux valeurs décotées et par la force des choses les moins populaires, a été plus qu'un autre style de gestion affecté par la montée de la peur chez les investisseurs. Et quoique ses performances se fussent redressées dans l'absolu, la gestion Value a accumulé un retard de performance relative vis-à-vis de sa grande rivale, la gestion croissance.
 
« On a eu une crise d'une ampleur exceptionnelle, » rappelle Marc Renaud, gérant de Mandarine Valeur, et l'un des parangons de la gestion Value en France. «Quand vous êtes dans un scénario comme celui de 2008, vous ne rajoutez pas [quand vous êtes un investisseur] des risques spécifiques de dossiers compliqués à un risque de marché déjà important et cela favorise les belles valeurs refuge. »
 
A l'instar des autres fonds Value, Mandarine Valeur n'a pu s'abstraire de cette lourde tendance à l'œuvre depuis sept ans. Sur cinq années glissantes, bien que sa performance absolue soit de +36,01 %, elle souffre grandement de la comparaison avec la performance moyenne des fonds « Actions Europe Grandes Capitalisations » (+65,12 %)*. Pourtant Marc Renaud n'a pas failli. Mandarine Valeur a réussi a battre son indice de référence, le Stoxx 600, trois années de rang, en 2011, 2012 et 2013 et dans des proportions assez larges, notamment en 2011 avec une performance de +20,06 % contre +8,61 % pour le benchmark. Cette lecture avec minutie des données calendaires tend à prouver que la performance de Mandarine Valeur rapportée à sa catégorie ressortit moins à la qualité intrinsèque de la gestion qu'à son style.
 
Et s'il est nécessaire d'apporter une pierre de plus à la démonstration afin de la rendre plus solide, mettre en parallèle le parcours du Stoxx Europe Growth et du Stoxx Europe Value, les deux indices représentatifs des styles Croissance et Value, sur une période courant du 31 décembre 2007 au 19 mars 2015 suffit. Dividendes réinvestis, le Stoxx Europe Growth se hisse près de +60 % au-dessus de son point de départ cependant que le Stoxx Europe Value ne saurait prétendre approximativement qu'à +10 % de gains sur la même période.
 
« Quand on compare l'indice Growth et l'indice Value, on a un retard considérable de la Value. D'ordinaire, dans la durée, les deux arrivent à faire à peu près la même chose, mais ne le font pas en même temps, » argumente le gérant de mandarine Valeur. « Aujourd'hui, la Value affiche un retard incroyable et la contrepartie de ça, vous la connaissez bien, c'est que quand tout le monde achète toujours les mêmes belles valeurs [au détriment de titres décotés] au bout d'un moment ces belles valeurs ne sont plus bon marché. »

Les retards de valorisation étant en bourse parfois longs à se résorber mais jamais éternels, concevoir l'espoir de combler son retard sur la Growth paraît en l'occurrence de moins en moins illégitime pour la Value. Mais cet espoir ayant été maintes fois déçu au cours des sept dernières années, ne le sera-t-il pas encore aujourd'hui dans un marché qui n'a pas renoncé à ses fétiches, les valeurs à croissance visible ? 2015 peut-il marquer le retour de la Value et de Mandarine Valeur sur le devant de la scène ? Marc Renaud y croit-il ? Comment le gérant de Mandarine Valeur positionne-t-il son fonds alors qu'il estime que les investisseurs ne sont plus face à un marché appelant revalorisation ?
 
Afin de découvrir l'analyse de Marc Renaud, cliquez sur la vidéo ci-dessus.

*Performances arrêtées au 17 mars

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