« Grexit », si tu l'oses ! (Fidelity)

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Les tractations des derniers jours auront finalement été vaines. Si le sommet de lundi dernier à Bruxelles laissait encore un infime espoir de conciliation entre la Grèce et ses créanciers, les derniers évènements du week-end l'ont malheureusement douché. Prenant acte de la rupture « unilatérale » des négociations par les autorités grecques, l'Eurogroupe s'est contenté samedi de rappeler que le plan d'aide financière à la Grèce prendra fin mardi 30 juin. Un constat d'échec qui fait suite à la décision du gouvernement d'Alexis Tsipras d'organiser un référendum sur le sujet le 5 juillet prochain. Autant dire que dans cette partie de poker, les deux joueurs viennent de faire « tapis » avec, en filigrane, le même message : « Grexit », si tu l'oses !

Dans ce dossier éminemment politique, l'intransigeance des protagonistes a donc épuisé toutes solutions de compromis, poussant la Grèce vers un possible défaut et, de facto, vers la porte de sortie de la zone euro. Malgré l'imminence du précipice et la réaction en chaine qui pourrait s'en suivre, nous n'enterrons pas définitivement le scénario d'un accord. Car l'occurrence inverse ne serait souhaitable pour aucune des parties. Signe (peut-être ?) de cette hypothèse, alors que les banques grecques ont été fermées et les retraits limités pour éviter les fuites de capitaux, la BCE a indiqué hier qu'elle maintenait à leur niveau actuel, les prêts d'urgence accordés aux banques grecques. Le FMI a, pour sa part, indiqué rester prêt à porter assistance au pays.

Ce suspens ne manque pas de peser sur le moral des acteurs économiques. Mercredi dernier, l'Ifo - véritable baromètre en la matière outre-Rhin - est ainsi ressorti à un plus bas depuis février à 107,4 points contre 108,5 en mai (et 108,1 attendus). Ce alors même que les fondamentaux n'ont jamais été aussi encourageants en Europe. Comme en témoigne la publication de l'indice PMI composite (Markit), mardi dernier, qui est en effet ressorti à 54,1 points en juin contre 53,6 en mai. La croissance de l'activité dans le secteur touche ainsi un plus haut depuis quatre ans. Cet indice tend à confirmer une croissance de 0,4 % au deuxième trimestre et une prévision de 2% sur l'année. Par ailleurs, l'indice confirme surtout une généralisation de la reprise dans l'ensemble de la région.

David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine

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