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Actions européeennes : une opportunité d'achat après la correction ?

07/09/2015 - 17:03 - Sicavonline


Actions européeennes : une opportunité d'achat après la correction ?

Sébastien Korchia, responsable de la gestion Actions de Meeschaert AM, nous donne son point de vue.

Est-ce que l'Europe constitue une très belle opportunité d'achat après la correction de l'été ?

Sébastien Korchia (Meeschaert AM) : La correction de cet été qui approchait une vingtaine de pourcents entre les plus hauts du 1er semestre et les plus bas d'août a offert une très belle porte d'entrée au regard d'une prime de risque extrêmement attractive sur les marchés européens. En effet, l'alignement des planètes n'a cessé de se renforcer tout au long de l'été avec des taux restant bas, des actions plus intéressantes puisque moins chères, des matières premières, pétrole compris, sur des niveaux encore plus faibles, et un euro qui grosso modo s'est stabilisé. Tous ces facteurs donnent le sentiment que la correction du mois d'août a bien constitué une très belle opportunité d'achat. 

Mais il peut y avoir un autre angle de vue pour appréhender cette situation, et il est possible de considérer qu'il existe un parallèle assez troublant entre ce que nous sommes en train de vivre et la situation que les marchés avaient connue en 1998.
En 1998, la bourse se trouve sur des niveaux élevés, notamment aux Etats-Unis où elle est en hausse continue depuis cinq ans, comme c'est le cas aujourd'hui. En parallèle les matières premières se trouvent engagées depuis un an et demi dans un marché baissier. Entre 1997 et 1998, elles subissent une chute d'une quarantaine de pourcents, une chute analogue à celle que nous vivons depuis plusieurs mois.

Parmi ces matières premières, l'une fait la une ces mois-ci : le pétrole. L'histoire nous montre qu'en 1997/1998 dans ses extrêmes, le pétrole avait perdu 61 % et cela bien qu'on ne parlât pas à l'époque d'explosion de l'offre avec le pétrole de schiste. Aujourd'hui dans les extrêmes, le pétrole a perdu 64,5 %. Nous sommes bien donc dans les mêmes standards de correction qu'en 1997/98.

Actions européeennes : des opportunités d'achat ?


Mais revenons justement aux comportements des marchés voilà 17 ans. Opportune pour les pays consommateurs de matières premières, cette baisse des matières premières atteint en 1998 un niveau toxique pour les pays émergents et provoque la fameuse crise qui s'accompagne de faillites de fonds spéculatifs, comme celle retentissante de LTCM. Les marchés boursiers américains et européens connaissent alors une rupture violente dans leur tendance haussière, un décrochage pour les marchés américains de 20 % en moins de deux mois et demi, et pour les marchés européens d'environ 35 % en deux à trois mois, dans un timing proche voire identique à celui d'aujourd'hui, c'est-à-dire qui débute au cours de l'été pour se poursuivre jusqu'à mi-octobre – notons au passage, que nombre de spécialistes de l'analyse graphique nous prédisent aujourd'hui indépendamment de toute considération historique ou fondamentale que la baisse que nous vivons aujourd'hui pourrait se poursuivre de mi- à fin octobre.

Actions européeennes : des opportunités d'achat ?

(A) La correction de l'Eurostoxx 50 est de 35 % en 1998.

(B) La correction est de 22 % au 3 septembre 2015. Sous la marque, la deuxième indique le niveau auquel pourrait se retrouver l'indice en cas de correction analogue à celle de 1998

Actions européeennes : des opportunités d'achat ?

Comme dans le graphique précédent, à gauche, l'ampleur de la correction de 1998, à droite, la correction de l'été et son potentiel en cas de réplique de l'amplitude de 1998.

Vous considérez donc que d'autres opportunités pourraient se présenter ces prochaines semaines pour rentrer dans de bonnes conditions sur le marché Actions…

Effectivement, il est possible d'imaginer qu'avec l'alignement de planètes qui ne cesse de se renforcer les bourses européennes se retrouvent à la fin de l'année sur des niveaux soit similaires soit supérieurs à ceux d'aujourd'hui (NDLR soit 4663 points en clôture pour le CAC 40 le jour de l'interview) et pourquoi pas comparables aux plus hauts que nous avons pu observer en première partie d'année, mais que l'épisode orageux que nous avons vécu cet été n'est peut-être pas terminé puisque les matières premières de même que certaines bourses émergentes continuent de baisser. Dans ce contexte, le principe de précaution invite à être un peu plus prudent que le consensus et considérer que septembre et octobre sont des mois à risques et aussi à opportunités parce qu'ils nous donneront peut-être l'occasion de nous placer sur les plus bas connus en août, voire en deçà si on est face à un syndrome de type 1998.

Il faut bien évidemment transformer ce risque en opportunité en ne se précipitant pas à l'achat tant que les cours des matières premières ne sont pas stabilisés (cf 1998), et tant que certaines places émergentes (Asie, Brésil) ne sont pas encore elles-mêmes stabilisées. La hausse des taux aux Etats-Unis, qui dans l'esprit de la majorité des investisseurs ne devrait pas avoir lieu en septembre pourrait, si contre toute attente elle se produisait, être le moteur de cette deuxième jambe de correction.

Au-delà des analogies troublantes qui peuvent exister entre 1998 et 2015, est-ce que la poursuite de la correction se justifie au regard des fondamentaux des émergents et particulièrement ceux de la Chine bien plus solides, qu'ils n'étaient 17 ans plus tôt ?

La Chine est sans doute possible bien plus solide qu'elle ne l'était en 1998. Elle est même peut-être l'acteur le plus solide du monde émergent. Pour ce qui est des autres pays, on a pu voir notamment au moment de l'annonce du tapering (réduction des achats d'actifs par la FED), lorsque l'on imaginait que le dollar allait remonter, comment les bourses émergentes avaient fortement chuté indépendamment de leurs forces respectives à un moment où les prix des matières premières étaient beaucoup plus élevés.

Aujourd'hui, on évoque une remontée des taux alors que les économies émergentes sont déjà souffrantes. Et pas qu'un peu. Je ne vous citerai qu'un fait qui démontre combien cette baisse des matières premières est toxique pour les pays producteurs : pour la première fois de leur histoire, certains pays du Golfe – en particulier – le Koweit vont connaître des déficits budgétaires.
Quant à la Chine, bien que nous devions reconnaître l'étendue de ses capacités financières – ses réserves de changes sont colossales – elle est aussi un marché boursier extrêmement jeune, plus spéculatif et se composant pour une bonne part de particuliers et d'acteurs nationaux plus fragiles.

D'où les difficultés de la bourse chinoise à se stabiliser : en dépit de sa très forte baisse, 15 % de l'indice composite de Shanghai n'a toujours pas re-coté.

Vous inclinez à croire à une poursuite de la correction. Mais ne s'agit-il bien dans ce cas que d'une correction ? L'absence de redressement des indicateurs en Chine alors que l'Empire du Milieu occupe une place prépondérante dans le commerce mondial, la faiblesse de la demande mondiale que reflète la chute des matières premières, des statistiques américaines assez mitigées qui ne nient pas la croissance mais indiquent qu'elle est moins forte qu'espéré ne seraient-elles pas en train de susciter une profonde inversion de tendance ?

Non, il ne s'agit pas d'une inversion de tendance. Vous évoquez la faiblesse de la demande mondiale que refléterait la baisse des matières premières. Ces dernières connaissent de longues phases d'alternance entre offre excessive et demande non satisfaite, puisque les investissements tardent à s'ajuster. Je crois que nous sommes à présent dans la fin de leur cycle de baisse. D'ailleurs si l'on considère le cycle de 1998 et ses prolongements, les matières premières avaient notablement rebondi en 1999 et en 2000.

Et puis à l'encontre du scénario d'enfermement dans une tendance baissière, je soulignerai que les pays européens n'ont pour l'heure aucune raison de revenir dans une tendance baissière, au regard de la persistance d'un alignement des planètes favorable.

Je ne crois pas que l'épisode baissier que nous avons connu et son éventuelle prolongation soit de nature à nous faire rentrer de nouveau dans un cycle baissier. Je crois que le mouvement sur les Actions, à l'instar de celui de 1998, peut être violent mais très rapide, et donc ne pas abimer la tendance au final, surtout si d'aventure nous finissons l'année sur les mêmes niveaux que les niveaux actuels. Nous aurions alors connu un épisode un peu brutal lié à la prise de conscience d'une situation, celle de la Chine, que les marchés avaient mal évaluée.

Militent aussi pour la brièveté du mouvement de baisse une BCE très active, un différentiel de rendement entre actions et obligations singulièrement favorable aux premières (et plus les marchés baisseront et plus le rendement sera attractif face à des taux qui resteront proches de zéro, ce qui constitue un sacré parachute qui devrait écarter le risque de « bear market » (NDLR : marché baissier).

Par conséquent, au-delà des similitudes historiques, beaucoup d'éléments nous incitent à dire que la correction ne devrait être que ponctuelle.



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