Simple correction ou changement de paysage ?

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Les mouvements de marché récents sont spectaculaires avec notamment des marchés actions qui ont annulé en moins de deux semaines l'ensemble des gains accumulés depuis le début de l'année. Pour comprendre cette correction il convient sans doute davantage de recourir à des éléments techniques qu'à des explications fondamentales. On peut par exemple difficilement expliquer cette baisse des marchés actions par la peur de l'inflation puisqu'au même moment les taux se sont fortement détendus par une réduction des anticipations d'inflation, et que l'or a violemment chuté alors qu'il est le placement privilégié pour se protéger de l'inflation. En réalité, l'agitation qui traverse les marchés résulte à notre sens avant tout d'une propagation de la volatilité trouvant sa source dans le débouclement brutal de positions spéculatives sur les marchés dérivés ayant entraîné les investisseurs à réduire leur risque de façon drastique. Le cas des marché émergents est à cet égard très éclairant : quels que soient leurs fondamentaux respectifs leur correction a en effet été le plus souvent indiscriminée. La psychologie des investisseurs finaux dans cette agitation ne nous parait cependant pas affectée sur le fond. Un rebond des marchés à court terme est dès lors possible, voire probable. Il est vrai que depuis deux ans toutes les corrections ont été d'excellentes occasions d'achats. Pour avoir trop longtemps entendu crier au loup, les investisseurs ne prennent peut-être plus très au sérieux les menaces que l'on agite périodiquement : inflation, ralentissement de la consommation américaine, ralentissement des profits. Il n'en reste pas moins que se dessinent assez clairement sur un horizon plus lointain deux tendances en ce milieu d'année 2006 : plus d'inflation et moins de croissance. La hausse phénoménale du coût des matières premières n'a en effet que très partiellement été répercutée dans la chaîne de prix. Par ailleurs la hausse des revenus des ménages américains est désormais à peine supérieure à la hausse des prix, et ces ménages ne bénéficieront pas cette fois-ci des adjuvants des années précédentes (refinancements hypothécaires, cadeaux fiscaux). Au total bien que la correction récente ressemble pour l'instant aux précédentes (simple hoquet dans un marché qui avait monté trop vite), nous pensons qu'un vrai changement d'environnement économique et financier se dessine. Dans ce nouvel environnement la tâche des banquiers centraux et des investisseurs pourrait s'avérer particulièrement compliquée.

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