EDF : à l'étroit sur le continent ?

25/05/2007 - 14:07 - Boursier.com

Le groupe lorgne le nucléaire britannique...

Pierre Gadonneix, le président d'EDF, se sentirait-il à l'étroit sur le continent ? Alors que son groupe réalise déjà plus de 13% de son activité en Grande-Bretagne, via EDF Energy, il espère bien faire partie des élus qui participeront à la modernisation du parc nucléaire électrique britannique. Car pour l'un de ses deniers grands choix de gouvernant, Tony Blair a voulu donner une orientation forte à la politique énergétique de son pays, en publiant un "Livre Blanc" gouvernemental sur le sujet. D'abord, il s'agit de sécuriser l'approvisionnement. Ensuite, de batailler contre les émissions de CO2. Il en ressort notamment une décision fermement défendue, celle de l'utilisation de l'énergie nucléaire. Le choix reste très critiqué, par Greenpeace et Green Alliance notamment, mais la marge de manoeuvre de la Grande-Bretagne est limitée. Confrontée à un parc énergétique vieillissant et à un tarissement des réserves pétrolières de Mer du Nord, le pays se tourne vers une énergie qui représente actuellement 20% de son électricité. Une part qui tend cependant à se réduire considérablement avec la fin de vie de la majorité des centrales du pays d'ici 2025. A cette échéance, il ne devrait d'ailleurs plus rester qu'une seule des centrales actuellement en service dans le pays qui en compte 19. Il faudra bien combler le vide d'ici là. Le Livre Blanc du gouvernement Blair mise certes également sur les énergies dites renouvelables, mais elles ne pourront suffire à prendre le relais. Comme dans le même temps la Grande-Bretagne va prendre des engagements fermes en matière de réduction, des émissions de CO2, il lui est difficile de miser trop gros sur le charbon et le gaz. Le nucléaire constitue donc une solution intermédiaire. A cette annonce, tous ce que l'Europe compte de spécialistes de l'énergie nucléaire s'est engouffré dans la brèche. Les énergéticiens français Suez et surtout EDF se sont positionnés. Pierre Gadonneix, le président du groupe public, a indiqué dès mercredi, sa détermination "à être un acteur majeur de la relance du nucléaire" britannique. Il s'est déjà entendu avec un autre mastodonte du secteur, son compatriote Areva, pour soumettre "le moment venu" une demande de certification d'un modèle de centrale EPR du même type que celle en cours de construction en Normandie, à Flamanville. Dans un entretien accordé au 'Wall Street Journal' paru ce jour, Pierre Gadonneix précise ses intentions. EDF cherche déjà des sites pour implanter "4 à 5 centrales nucléaires" en Grande-Bretagne. "Nous pensons que si les autorités britanniques agissent rapidement, une nouvelle centrale nucléaire pourrait être opérationnelle d'ici 10 ans, environ en 2017", a précisé le dirigeant qui n'a pas voulu évoquer le financement. Sur la base de la facture de l'EPR de Flamanville, qui nécessite un investissement de l'ordre de 3,3 milliards d'euros, le quotidien financier américain avance un montant global de l'ordre de 16 milliards d'euros. Une facture à la mesure de l'importance du marché local, qu'il faudra cependant financer sur capitaux privés : conformément à sa politique des 20 dernières années, la Grande-Bretagne ne veut pas mettre de fonds publics dans les projets, du moins pas directement.



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