La fin du "free lunch" ?

31/05/2006 - 13:00 - Option Finance

(AOF) - Avec le cycle de hausse des taux qui s'annonce au Japon, qui se développe en Europe et qui s'achève aux Etats-Unis, l'ère de la liquidité hyperabondante et très bon marché s'achève. Cette époque avait été propice au développement d'investissements plus risqués, qui appellent maintenant des corrections sévères. La faible volatilité observée en 2005 sur les actions ou les changes avait incité les "hedge funds" à se tourner vers d'autres supports. Ils ont ensuite été relayés par des investisseurs moins bien informés qui ont investi au travers des OPCVM, sur les matières premières notamment. Evidemment, ces fonds n'ont pas d'entrepôt. Ce sont donc de purs instruments financiers, des contrats à terme, qui ont été rapidement promus au rang de "classes d'actifs". L'heure a sonné de réévaluer ces choix. Ce sont d'abord les matières premières qui subissent la correction. La demande reste forte et ce ne sont pas les producteurs ou les utilisateurs finaux qui vendent, mais les spéculateurs. L'effondrement du marché des certificats d'émission de CO2, le plus improbable de ces nouveaux "actifs", fut l'étincelle qui a allumé la mèche. Mais c'est la perspective de liquidités plus chères (on peut aussi bien dire mieux rémunérées) qui a permis à la mèche de se consumer. Aujourd'hui, les réajustements s'étendent aux actions, singulièrement sur les marchés les plus spéculatifs, et se combinent à une forte hausse de la volatilité. Le seul secteur protégé, celui qui semble avoir achevé sa correction début 2006, c'est l'obligataire. Bien plus que l'or, il apparaît comme une valeur refuge, et un véritable actif. Dominique Barbet, Senior Economist, BNP Paribas