CASINO : la famille Baud exige le rachat de sa participation

30/05/2007 - 10:13 - Option Finance

(AOF) - Dans un entretien accordé à "La Tribune", la famille Baud, actionnaire minoritaire de Leader Price et Franprix, exige le rachat de sa participation: "Conformément au pacte d'actionnaires signé par Casino en 1998, notre révocation de la direction opérationnelle de Leader Price oblige Casino à racheter notre participation", explique François Fiat. Bernard Baud précise: "nos deux participations valent plus de 600 millions d'euros", réfutant l'évaluation faite par Casino de 450 millions d'euros. L'entretien intervient à la veille de l'Assemblée Générale qui risque d'être houleuse. Le 14 mars dernier, le groupe Casino avait confirmé la révocation de Bernard Baud du poste de Président du Directoire de Leader Price. Depuis, la brigade financière a effectué plusieurs perquisitions chez Jean Baud, le fondateur du groupe, et chez sa famille dans le cadre d'une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux. Selon François Fiat, "ces perquisitions ont été faites sur des dénonciations calomnieuses". Et de conclure: "Nous allons en tirer les conséquences. Ce sont des comportements inadmissibles". Le titre Casino perd 0,15% à 78,39 euros. (A.C-F) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Fondé en 1898, Casino est un groupe plus que centenaire, et l'un des premiers groupes français de distribution multiformat, avec un parc total de plus de 9000 magasins dans 15 pays, essentiellement constitué de supérettes et de supermarchés. La société fédère les enseignes Casino, Géant, Leader Price, Franprix et Monoprix. Depuis fin mars 2005, Jean-Charles Naouri, l'actionnaire de référence de Casino par le biais de Rallye, a pris la direction de Casino. Casino a poursuivi une stratégie de croissance externe en renforçant, en 2006, ses positions en Amérique du sud.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts

- Le groupe bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité et le hard discount, principalement en France ce qui constitue un atout essentiel au niveau de la diversification des formats. - Casino affiche une rentabilité élevée sur le commerce de proximité. - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu dans la mesure où la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution. - Casino poursuit en 2006 sa stratégie de cession d'actifs sous-performants. Ces cessions, prévues pour 2 milliards d'euros, auront un double effet positif sur les comptes 2007 : baisse des frais financiers suite à la réduction de l'endettement et remontée automatique de la rentabilité des actifs restés dans le périmètre. - Les mesures prises pour relancer les ventes, réduire les coûts ou mieux valoriser le patrimoine immobilier n'ont pas encore été intégrées par le marché.

Les points faibles

- Les marges du groupe sont mises sous pression en France en raison de la bataille sur les prix que se livrent les grandes chaînes d'hypermarchés. Un segment sur lequel le groupe a du mal à trouver son positionnement. - La reprise de CBD au Brésil et l'exercice de l'option d'achat sur le colombien eito a permis au groupe de renforcer ses positions en Amérique du Sud. Les marchés ont accueilli positivement la nouvelle, la marge d'EBITDA d'Exito étant l'une des plus élevées du groupe Casino. - Les marchés attendent une stratégie de relance des enseignes Franprix et Leader Price, dont la croissance négative affecte le prix du titre Casino. La pression sur les prix risque de s'accroître dès le premier semestre 2007 : ces enseignes devraient en être d'autant plus touchées.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- De manière plus générale, l'activité de Casino est liée à la consommation des ménages. Toutefois il faut relativiser ce lien dans la mesure où même en période de crise, les besoins de base des consommateurs varient peu. D'autant que Casino est essentiellement présent dans l'alimentaire, et notamment dans le hard-discount. - A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires, auxquelles le public est de plus en plus sensible, sont susceptibles de peser sur les ventes du produit concerné (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique).