(AOF) - E.ON grimpe de 5,80% à 124,16 euros à la Bourse de Francfort. Le numéro un allemand de l'énergie a annoncé un plan d'actions ambitieux. Il s'engage en effet à investir 60 milliards d'euros d'ici la fin 2010 sur son marché clé d'Europe et dans des régions de croissance. Le géant allemand compte également procéder à un rachat d'actions de 7 milliards d'ici la fin 2008. Le groupe entend faire progresser son dividende de 10% à 20% par an en moyenne d'ici 2010. Enfin, E.ON veut porter son résultat d'exploitation (Ebit) à 12,4 milliards d'ici 2010, contre 8,4 milliards en 2006. Le marché s'interrogeait sur les ambitions d'E.ON après avoir été tenu en échec dans le dossier Endesa. La réponse est cinglante. Les investissements prévus par le numéro un allemand de l'énergie démontrent sa ferme volonté de se développer en Europe et notamment en France, en Italie et en Espagne comme l'a indiqué son président Wulf Bernotat lors de la présentation des résultats trimestriels. E.ON compte également profiter des opportunités offertes par la libéralisation du marché russe de l'électricité, qui passera par la privatisation de 20 grands producteurs. Les performances financières attendues par E.ON sont également ambitieuses : accroître son résultat d'exploitation de près 50% en quatre ans est un sérieux challenge à relever. De plus, le programme 2007/2010, combinant investissements et rachats d'actions s'apparente singulièrement au modèle économique des majors pétrolières. Justement, à l'image du groupes comme Total ou BP, E.ON a du cash. Début avril, l'allemand a renoncer à son OPA d'un montant record pour le secteur de 42,3 milliards sur l'espagnol Endesa. Contraint par les autorités espagnoles, et au terme d'une lutte sans merci, il avait dû laisser la part belle à ses concurrents, l'italien Enel et le groupe de BTP espagnol Acciona. En échange, E.ON se verra céder au prix du marché des actifs d'Endesa pour 10 milliards d'euros.