Alstom vient de signer avec la compagnie pétrolière norvégienne Statoil un contrat à l'issue duquel les deux compagnies vont tester le procédé à l'ammoniaque réfrigéré d'Alstom permettant de capturer le CO2 présent dans les gaz rejetés par une raffinerie et une centrale à cogénération appartenant à Statoil.
L'objectif de cet accord concerne l'étude et la réalisation d'une installation de validation et d'essais de 40 MW sur le site de la raffinerie de Mongstad en Norvège. Cette installation est conçue pour la capture d'au moins 80 000 tonnes de CO2 par an récupérées après combustion des gaz de l'unité de cracking de la raffinerie ou à partir d'une nouvelle centrale à cogénération que Statoil mettra en service en 2010. L'unité de capture du CO2 doit être opérationnelle en 2009-2010 avant une première phase de mise en route et d'essais d'une durée de 12 à 18 mois.
Les deux partenaires souhaitent utiliser cet équipement pour compléter les développements techniques permettant la construction d' une unité plus importante, capable de capturer plus de 2 millions de tonnes de CO2 par an sur le site de Mongstad.
Les dernières recherches montrent que le procédé de capture à base d'ammoniaque réfrigéré permet de diminuer de 90% le CO2 émis par les fumées de combustion. Par rapport aux autres techniques qui permettent de séparer le dioxyde de carbone des autres gaz, le procédé à l'ammoniaque réfrigéré d'Alstom entraîne une bien moindre dépense d'énergie pour opérer la capture du CO2. Cette dépense est considérée comme une perte d'énergie puisque l'énergie produite par la centrale est diminuée de celle nécéssaire à la capture du CO2. Les études menées démontrent que la technologie d'Alstom pourrait n'entraîner qu'une perte d'énergie de l'ordre de 10%, tandis que les autres procédés de séparation du CO2 en aval de la combustion provoquent des pertes de l'ordre de 30%.
L'objectif de Statoil est d'accélérer le développement technologique de la capture et du stockage du gaz carbonique. Alstom et Statoil, aux cotés d'autres partenaires dont l'Electric Power Research Institute (EPRI) aux Etats-Unis, coopèrent dans le développement de la technologie de capture du CO2 à l'ammoniaque réfrigéré depuis 2005. Ce nouveau contrat fait suite à un accord conclu aux Etats-Unis entre Alstom et American Electric Power (AEP) pour développer cette même technologie, appliquée aux centrales à charbon, et réaliser un pilote de démonstration. La recherche et le développement du procédé de capture du CO2 à l'ammoniaque réfrigéré d'Alstom ont initialement été financés conjointement par Alstom, EPRI, et Statoil.
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