Chez Arcelor, les syndicalistes sont plus aimables avec leurs dirigeants que les actionnaires... A la demande de la fédération métallurgie FGMM-CFDT, le cabinet Syndex vient en effet de réaliser une enquête sur les mérites comparées de Mittal Steel et Arcelor, en matière économique et sociale.
Gageons que les conclusions de l'étude sonneront plus agréablement aux oreilles de Guy Dollé qu'à celles de Lakshmi Mittal...
Cette dernière valide en effet les discours du Président du Conseil de Surveillance du sidérurgiste franco-luxembourgeois sur la différence de nature entre les deux groupes.
D'après l'étude, Mittal serait "engagé sur une croissance extensive multi-produit qui fait très peu appel à la recherche", à l'inverse du modèle d'Arcelor, "axé sur la recherche et sur des produits à haute valeur ajoutée".
En matière sociale, l'étude fait là-aussi apparaître une image plus flatteuse pour Arcelor que pour le groupe de l'homme d'affaires indien : "Après une reprise, Mittal a l'habitude de prendre des engagements industriels et sociaux sur 5 à 10 ans, différents selon les entreprises et les pays. Arcelor développe une politique de dialogue constante : administrateurs salariés, comité d'entreprise européen négocié, groupes de travail sociaux, informations et consultation des partenaires sociaux".
Enfin, dernier élément de comparaison, la politique environnementale, outil de communication pour Arcelor, source de craintes pour Mittal : "Pour Mittal Steel, la réglementation environnementale et la mise en oeuvre des accords de Kyoto représentent un risque financier. Soumis aux mêmes contraintes, Arcelor fait du respect des normes un instrument de communication destiné à renforcer son image d'entreprise responsable, impliquée dans le développement durable".
Conforté par ce rapport, l'organisation syndicale accorde sa préférence au projet d'association Arcelor / Severstal, "plus intégré sur le plan stratégique et plus cohérent sur le plan industriel", alors que celui de Mittal apparaît "largement indéterminé". Elle n'en oublie pas pour autant le risque de laisser entrer dans le groupe sidérurgique un actionnaire susceptible d'adopter une " logique patrimoniale" qu'il vienne d'Inde ou de Russie.
FGMM-CFDT réclame pour éviter ce genre de situation, la création de nouveaux moyens de régulation pour mieux encadrer l'inévitable consolidation du secteur...
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