Pas encore de signal de vente sur les actions, mais prudence...

25/06/2007 - 11:11 - Option Finance

La hausse actuelle des taux ne donne pas encore un signal de vente sur les actions, mais prudence... Le "conundrum" cher à Alan Greenspan est en phase de résolution. Enfin, les taux longs réagissent à la croissance mondiale. En moins de six mois, le rendement des obligations à 10 ans de la zone euro a progressé de 3,60 à 4,60 %. Aux États-Unis, le mouvement a une nouvelle fois mis en évidence la versatilité des marchés. D'une anticipation de baisse des taux de la banque centrale américaine de pratiquement 75 points de base, le marché s'est brutalement retourné, en entraînant toute la courbe des taux vers le haut, pour maintenant envisager un relèvement de 25 bps. Les investisseurs ont compris que la restriction monétaire généralisée par renchérissement des liquidités n'était pas suffisante, et que la croissance mondiale allait être sous-estimée. Cette hausse peut-elle se prolonger et affecter les marchés d'actions ? Dans un monde encore très déflationniste, le déclencheur d'une autre phase de hausse pourrait être, paradoxalement, la réapparition de craintes sur l'inflation, notamment dans le cas où des pressions salariales se matérialiseraient dans les secteurs d'activité des pays développés où la main-d'oeuvre se fait rare. Si le risque d'une poursuite des tensions sur les taux existe bien, celle-ci devrait rester mesurée, car une accélération marquée de la conjoncture outre-atlantique n'est pas à l'ordre du jour. En 2008, celle-ci devrait rester en ligne avec sa croissance potentielle à 2,8 %. En zone euro, les marchés obligataires ont déjà pris en compte la vigueur de son économie. De leur côté, les marchés d'actions ont accru leur vigilance. On observe qu'ils évoluent de manière très asymétrique. Ceux-ci stagnent, mais résistent lorsque les taux progressent, puis repartent de l'avant lorsque les taux se stabilisent. Les places boursières continuent de s'inscrire dans une dynamique haussière de milieu de cycle, soutenue par les bons résultats des entreprises et l'activité foisonnante des fusions-acquisitions. Ces dernières persistent, car le PE du cash (1/taux) est encore supérieur au PE du marché, ce qui théoriquement rend les opérations relutives. La hausse actuelle des taux longs est donc insuffisante pour provoquer un retournement durable de la tendance sur les marchés d'actions. Cependant, si le niveau de 5 % sur les taux longs européens venait à être en ligne de mire, les vendeurs d'actions appuieront alors sur la détente.