B. Heitz (EIFFAGE) dit rester ouvert à certains investisseurs

26/06/2007 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Tandis que l'Autorité des marchés financiers doit statuer aujourd'hui sur l'affaire opposant le groupe français Eiffage à son actionnaire espagnol Sacyr Vallehermoso, Benoît Heitz accorde un entretien aux "Echos" dans lequel il dénonce les pratiques de Sacyr : "Ces opérations de prise de contrôle rampantes sont inacceptables et risquent d'affecter gravement la crédibilité de la place de Paris si elles ne sont pas traitées adéquatement par les acteurs de la place et les autorités". Toutefois, le dirigeant dit rester ouvert à certains investisseurs. Ainsi, il affirme : "Nous ne sommes pas hostiles à un investisseur qui respecterait deux principes. D'abord, l'actionnariat salarié est et doit rester le pivot central d'Eiffage (...) Deuxième principe fort, notre modèle de concessionnaire-constructeur intégré." Et de conclure: "Ces deux principes posés, nous serions ravis que des investisseurs, Caisse des Dépôts et Consignations ou autres, se renforcent ou nous rejoignent, mais il ne nous appartient pas d'organiser ce genre d'opération". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

EIFFAGE se développe au travers de cinq métiers, la construction (Eiffage Construction), les concessions (Eiffage Concessions et APRR depuis décembre 2005), la route (Appia), l'installation électrique (Forclum), et la construction métallique (Eiffel). En décembre 2005, Eiffage a fait l'acquisition d'APPR lui permettant de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, en rééquilibrant son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent. Début février 2006, Eiffage avait annoncé la cession de son activité de parkings (170.000 places de stationnement gérées) pour financer cette opération. En avril 2006, le groupe espagnol Sacyr Vallehermoso est monté à 33,3% des droits de vote d'Eiffage, réclamant 4 postes au conseil d'administration. Albert Frère, alors arrivé comme défenseur du groupe au moment de la montée en puissance de l'espagnol. L'homme d'affaire s'est ensuite retiré du capital en décembre 2006 Principal bénéficiaire de la cession des 6,01% du financier belge, la Caisse des Dépôts et Consignations détient désormais 8,82% du capital d'Eiffage, contre 5% auparavant. Groupama est devenu actionnaire d'Eiffage à hauteur de 2% et Natixis à hauteur de 0,5%. Enfin, 336 gestionnaires d'Eiffage ont créé une société baptisée Eiffaime qui possède 2% du capital et vise à en obtenir plus de 5%. Les salariés ont également souscrit massivement à l'augmentation de capital qui leur a été réservée. L'effet dilutif de l'augmentation de capital, conjugué à la forte prise de participation de la Caisse des Dépôts et Consignations, mettent à l'écart l'actionnaire espagnol Sacyr Vallehermoso.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La présence du groupe dans les concessions autoroutières ou dans l'électricité, qui offrent des revenus récurrents, lui permet d'être moins sensible aux aléas de la conjoncture économique. - Le caractère opéable du groupe. - A moyen-long terme, le groupe pourrait bénéficier des retombées en terme d'image de la construction du Viaduc de Millau. - La vente de sa filiale à 100 % Eiffage Parking permettra à Eiffage de limiter son ratio de dettes nettes sur fonds propres après acquisition d'APRR à moins de 50 %, permettant ainsi au groupe de poursuivre sa politique de croissance externe et de développement des PPP (partenariats publics privés). - Bon niveau d'activité de sa filiale APRR qui a annoncé un chiffre d'affaires 2006 en progression de 6,3% à 1,669 milliard d'euros. - Eiffage ne devrait pas lancer d'offre pour acquérir les minoritaires d'APPR

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu présent à l'étranger. - Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. - Le manque de clarté quant aux objectifs de Sacyr.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe. - Le modèle économique des concessionnaires d'autoroutes (APRR) garantit des revenus récurrents. - Le groupe Eiffage s'intéresse à la firme de génie électrique Amec Spie (environ 3 MdEUR de chiffre d'affaires).