Le calendrier s'accélère dans le dossier EADS. Avant le sommet franco-allemand prévu le 16 juillet à Toulouse, François Fillon se rend dès aujourd'hui à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel. Le Premier ministre aura plusieurs dossiers sensibles sous le bras, dont EADS (considéré comme une urgence), la Politique agricole commune et la Turquie.
Toutefois, aucune décision concrète ne devrait être prise avant la rencontre du 16 juillet entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Des hauts fonctionnaires allemands et français se sont déjà rencontrés pour préparer cette échéance, écrit ce matin le 'Financial Times'.
Paris est favorable à une refonte du pacte d'actionnaires d'EADS, et à la suppression de la double présidence franco-allemande du groupe, auxquels l'Allemagne reste très attachée.
La question d'une éventuelle recapitalisation d'Airbus sera aussi au programme, Nicolas Sarkozy étant favorable à ce que l'Etat français y participe, si elle se réalisait...
Parallèlement, le Sénat français a publié hier un rapport qui tombe à pic : il préconise une refonte du pacte d'actionnaires et l'entrée de l'Etat allemand en direct au capital d'EADS, afin de garantir l'équilibre entre la France et l'Allemagne. Cette participation allemande pourrait être symbolique ("au moins une action"), mais permettrait d'attribuer une "golden share" aux Etats français et allemands, qui pourraient ainsi peser sur les décisions stratégiques du groupe.
Reste à savoir si un renforcement du contrôle gouvernemental sur le groupe d'aéronautique et de défense sera du goût de la Commission européenne et du management d'Airbus... Sans oublier que Berlin s'est opposé jusqu'ici à une prise de participation directe dans le groupe, dont le pacte d'actionnaire actuel regroupe l'Etat français (15%), Lagardère (7,5%) et l'allemand DaimlerChrysler (15% des titres, mais 22,5% des droits de vote).
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