La cession des Biscuits a Kraft est un "mouvement stratégique très important pour Danone", a expliqué ce matin Frank Riboud au cours d'une conférence de presse tenue à Paris. Le dirigeant a expliqué qu'il s'agit là d'une "une action de focalisation". L'opération a été décidée, précise-t-il encore "non parce que le biscuit est un mauvais métier... Le problème n'est pas de savoir si le biscuit est bon ou mauvais : il est bon". Pour Frank Riboud, "Mon problème, c'est de gérer le futur... Aujourd'hui, l'opération est une bonne opération pour Danone, une bonne opération pour le Biscuit et une bonne opération pour Kraft". Le président a ajouté que Danone se focalisant sur ses deux autres métiers, il valait mieux que son troisième pôle fut inclus dans une structure qui en fera sa priorité.
Frank Riboud, qui "n'a pas oublié l'émotion suscitée par le plan de restructuration de LU en France" il y a quelques années, a en outre expliqué "céder les biscuits, ça m'est émotionnellement très difficile". Il estime cependant que l'avenir des salariés du biscuit sera plus assuré au sein de Kraft, dont c'est la spécialité. Il en veut pour preuve les engagements contractuels pris par les dirigeants de la firme américaine d'installer le siège de leurs activités européennes chez LU à Rungis, et de ne pas annoncer de fermeture de sites sous 3 ans. "Nous avons beaucoup discuté avec Irène (Rosenfeld, la présidente du groupe américain) des problématiques sociales. Il va falloir qu'on convainque les salariés du biscuit que c'est une bonne opération pour eux, qu'ils vont se retrouver au coeur d'une grande stratégie", a-t-il précisé.
Anticipant les questions qui ne manqueraient pas de lui être posées, Frank Riboud a ensuite ajouté, concernant l'utilisation du produit de la vente "je ne vais pas vous répondre... j'estime que je vous donne la réponse depuis de nombreuses années", avant d'expliquer que le groupe foisonne de projets en interne qui ont besoin d'être financés. "Ca peut être de nouveaux produits, de nouveaux territoires, de nouvelles géographies, de nouvelles plateformes...". "Les fusions acquisitions ? On en a, oui, on a des cibles. Des moyennes, on en a. Des grosses ? J'ai toujours dit qu'on n'en n'avait pas". Mais si des opérations doivent se faire, "Je ne vous le dirai pas maintenant, je vous le dirai le jour où elles seront faites", a conclu le président.
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