RENAULT : Le scepticisme persiste autour de l'Alliance

20/07/2006 - 11:37 - Option Finance

(AOF) - Morgan Stanley a abaissé sa recommandation sur Renault de Pondérer en ligne à Sous-pondérer, ce qui fait reculer le titre de 0,36% à 82,85 euros vers 11h40. Le broker met en avant l'émergence de plusieurs inquiétudes depuis le début de l'année qui, selon lui, ne sont pas intégrées dans les cours. Morgan Stanley pense notamment que l'entrée de General Motors dans l'Alliance Renault-Nissan présenterait plus de risques que d'opportunités pour les actionnaires de Renault. Le bureau d'études affiche un objectif de cours sur la valeur de 75 euros, suggérant un potentiel de baisse de l'action de 7%. General Motors, Renault et Nissan ont confirmé le 15 juillet l'existence de discussions exploratoires en vue d'une éventuelle alliance industrielle. Les trois sociétés se sont donné trois mois pour mener une étude destinée à évaluer les avantages d'une alliance et la faisabilité du projet. Au terme de cette étude, General Motors, Renault et Nissan détermineront si un approfondissement du concept se justifie. Les marchés ont accueilli la nouvelle avec scepticisme. Les plus enthousiastes mettent en lumière les synergies que pourraient engendrer une alliance, tant en termes de recherche et développement que d'achats. Les détracteurs s'inquiètent en revanche du soutien financier qui devrait être apporté à General Motors, alors même que Renault et Nissan montrent actuellement des signes de faiblesse. Parmi les alternatives au projet, certains évoquent un rapprochement entre General Motors et Toyota. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Les activités du groupe Renault se répartissent entre sa branche automobile, qui procure plus de 95 % du chiffre d'affaires total, et la branche de financement des ventes. Dans l'automobile, le groupe s'est largement développé à l'international ces dernières années. En se rapprochant du japonais Nissan, Renault est ainsi passé du 10ème au 4ème rang des constructeurs mondiaux. Le groupe a également racheté le roumain Dacia et le coréen Samsung. Le groupe Renault compte plus de 350 sites industriels et commerciaux dans plus de 40 pays, et 131879 collaborateurs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La nomination du redresseur de Nissan, Carlos Ghosn, à la Présidence de la Direction Générale du groupe en avril 2005 a suscité beaucoup d'enthousiasme de la part des investisseurs. - Renault détient désormais 44,4 % de Nissan : un investissement particulièrement fructueux, compte tenu du spectaculaire redressement du constructeur nippon. L'Alliance entre les deux constructeurs est également un réservoir de synergies et de réductions de coûts. - L'innovation est au cœur de la stratégie du groupe, ce qui lui procure une image de marque de qualité. - Le groupe a annoncé le 9 février 2006 le plan Renault Contrat 2009, dont l'ambition est de positionner durablement Renault comme le constructeur automobile généraliste européen le plus rentable. Renault vise une marge opérationnelle de 6% en 2009 et une croissance des ventes de 800 000 véhicules entre 2005 et 2009. - Renault lancera 26 produits d'ici 2009 et l'âge moyen des produits sera ramené de 3,8 ans en 2005 à 2,2 ans en 2009. - Renault propose à ses actionnaires une progression linéaire du dividende, passant de 1,8 euros par action en 2005 à un objectif de 4,5 euros par action en 2009.

Les points faibles de la valeur

- Renault ne bénéficiera pas en 2006 de lancements produits majeurs. - La marge opérationnelle du groupe devrait tomber à 2,5 % du chiffre d'affaires en 2006 avant de se redresser. - La concurrence japonaise et coréenne sur le terrain des petites voitures met la pression sur les marges. - L'abandon prématuré de l'Avantime, qui visait à concurrencer les routières allemandes, a constitué un camouflet par rapport aux ambitions du groupe dans le haut de gamme. Les ventes de la VelSatis n'ont pas non plus été à la hauteur des attentes. - Le groupe, comme ses concurrents, souffre de la hausse du prix des matières premières. - Les coûts associés au passage à la norme anti-pollution " Euro 4 " pèsent également sur la rentabilité des ventes. - Nissan, très présent aux Etats-Unis, est fortement exposé au taux de change du dollar.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Pour suivre Renault, il est bien sûr indispensable de suivre l'évolution du marché automobile. - Les taux d'intérêt jouent aussi leur rôle dans l'évolution des ventes de Renault. Une baisse des taux relance la capacité d'emprunt des ménages, et favorise la consommation. - Dans une activité fortement consommatrice de main d'œuvre, les évolutions sociales doivent être observées avec attention. - Enfin, dans un contexte de guerre des prix, il convient de suivre la politique commerciale des différents constructeurs, notamment en matière de remises.