Gestion Valor (Pluvalor et Pluvalor 2) - interview de Christophe Quesnel

17/07/2007 - 09:58 - Option Finance

En obtenant les premières places ex [-111]‘quo du classement d'Europerformance sur trois ans (au 6 juillet 2007), grâce à ses fonds d'obligations euro court terme Pluvalor et Pluvalor 2, Gestion Valor montre qu'elle gagne à être connue. Filiale de Le Conservateur, un groupe mutualiste d'épargne créé en 1844, Gestion Valor dispose d'une équipe de trois gérants responsable de sept fonds ouverts. "Notre petite taille nous permet de ne pas avoir de dogme et d'investir librement dans toutes les classes d'actifs qui nous semblent opportunes", souligne Christophe Quesnel, directeur général de la société. Ainsi, les deux fonds jumeaux Pluvalor et Pluvalor 2, qu'il gère depuis 1998, sont investis sur de nombreuses classes d'actifs de l'univers des taux, et la sensibilité de leur portefeuille peut évoluer dans une fourchette très large de 0 à 10 %. "Notre philosophie est assez simple, explique Christophe Quesnel, qui est également responsable de l'allocation d'actifs, de la position sur la courbe, des spreads et des obligations convertibles. Nous ne sommes pas benchmarkés. Alors que toutes les sociétés de gestion se mettent à la performance absolue depuis deux ans, nous avons adopté cette approche depuis plus de dix ans. Tout simplement parce que nos clients ne veulent pas être prisonniers d'un seul type d'actifs gérés, surtout si celui-ci n'est pas porteur." L'approche est plutôt "top-down". "Lors de comités mensuels, nous partageons nos vues macroéconomiques en les confrontant aux idées des stratégistes de la place, puis décidons de l'allocation d'actifs. Les gérants spécialisés présentent alors les dossiers qu'ils jugent intéressants aux autres", détaille Christophe Quesnel. L'équipe de gestion rencontre aussi beaucoup les dirigeants des sociétés. Dans les fonds Pluvalor, Christophe Quesnel est le principal apporteur d'idées, les deux autres gérants étant surtout mis à contribution pour la poche convertibles et produits structurés. Actuellement, le portefeuille, dont la sensibilité est très courte (1,7), est principalement investi dans le crédit à court terme (68 % des encours à fin juin). Un choix qui a varié au cours du temps. "En 2001-2003, nous avons beaucoup acheté de crédit pour profiter des spreads énormes qu'il nous offrait. Puis, en 2003-2006, nous nous sommes plutôt positionnés sur les convertibles pour profiter de la tendance haussière des actions. Enfin, depuis le début de l'année, nous privilégions la poche de crédit court terme et les titres d'Etat", précise Christophe Quesnel. Les positions sont très concentrées : ainsi, l'obligation 1 an de Rallye, la holding de Casino, représente près de 10 % du portefeuille. "Les ratios de Rallye sont excellents. La société a été assainie et son management a retrouvé la confiance du marché", explique le gérant. Ses autres gros paris sont les titres à 1 an de Ford Motor Credit et de GMAC, l'entité de crédit de General Motors. "Dans les deux cas, même si l'activité de vente de voitures est en crise, la structure de crédit gagne de l'argent. Nous prêtons donc à court terme à une entité bénéficiaire qui offre un rendement élevé", affirme Christophe Quesnel. Il apprécie aussi les obligations indexées sur l'inflation, qui représentent 17 % du portefeuille, car "l'environnement est incertain et il n'est pas exclu que nous ayons de l'inflation, provoquée entre autres par l'envolée des prix des matières premières." En revanche, Christophe Quesnel est presque sorti des convertibles depuis le début de l'année, en raison de moins bonnes anticipations sur le marché actions. Il les a remplacées par des produits structurés. D'une durée de vie d'un an, ces produits construits sur des valeurs individuelles (Vivendi, Safran.) captent la performance à la hausse de l'action jusqu'à un certain plafond et disposent d'une protection à la baisse. Enfin, et bien qu'il n'apprécie guère les taux longs, le gérant a un peu investi dans les obligations d'Etat à 7-10 ans (4 % du portefeuille). En effet, au cas où les marchés actions seraient chahutés, les investisseurs pourraient se tourner vers ces titres. Cécile Bredelet