(AOF) - Faurecia chute de 7,34% à 41,51 euros suite à la publication de résultats semestriels marqués une marge opérationnelle en recul de 1,5 point à 1,4% et un résultat net en perte de 48,2 millions d'euros, contre un bénéfice de 34,5 millions un an plus tôt. L'équipementier automobile a expliqué la baisse de ses marges par la chute de l'activité avec les constructeurs français (-10,7%), qui représentent près de 40% du chiffre d'affaires consolidé. Ce recul a également eu pour effet d'accélérer les restructurations entraînant une provision de 107,6 millions d'euros. En matière de perspectives, Faurecia a indiqué que les facteurs qui avaient affecté le premier semestre 2006 continueraient de peser sur les résultats du groupe jusqu'à la fin de l'année 2006. En marge de cette publication, on peut lire dans la presse que la justice allemande soupçonne Faurecia de corruption. Selon "Der Spiegel", cité par "Les Echos", la justice soupçonne l'équipementier français d'avoir versé des pots-de-vin à des cadres chez certains de ses clients, afin de décrocher des contrats. Un directeur des achats chez Audi (filiale de Volkswagen) aurait ainsi accepté 160.000 euros et un ancien cadre de Volkswagen 139.000 euros. (AOF)
Faurecia, filiale à plus de 71 % de PSA Peugeot Citroën, conçoit et produit des équipements pour l'automobile. Le groupe intervient dans quatre secteurs d'activités : sièges d'automobile, systèmes d'intérieur, module bloc avant et enfin systèmes d'échappement. Deuxième équipementier européen, il se situe parmi les trois premiers mondiaux dans cinq modules de l'automobile : sièges, cockpits, panneaux de porte, blocs avant et systèmes d'échappement. La société est présente dans 27 pays.
Les points forts de la valeur
- Le groupe bénéficie d'un portefeuille clients relativement équilibré. Ainsi, le poids des constructeurs mondiaux s'est accru au détriment de celui de Peugeot PSA. Faurecia compte désormais d'autres gros clients comme BMW, Volkswagen, Renault Nissan, Ford, ou encore General Motors. - Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est en outre bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules. - Pour rester compétitif Faurecia poursuit sa mutation. Sa production dans des pays à bas coût doit passer, à moyen terme, de 25 % à 50 %. Sur la fabrication de sièges, l'objectif est de passer de 30 % à 60 %.
Les points faibles de la valeur
- Après deux années dans le vert, Faurecia a de nouveau basculé dans le rouge en 2005, avec une perte nette de 182,5 millions d'euros. - Les marges de la société sont sous pression. Les constructeurs automobiles font pression sur les prix. - Faurecia pâtit du recul du marché de l'automobile constaté aux Etats-Unis et en Europe. - L'équipementier automobile a dû faire face à la flambée du coût de ses matières premières, essentiellement l'acier, mais aussi les matières plastiques (le polypropylène), qui augmentent avec le prix du pétrole. - L'endettement de Faurecia est important même si il est passé de 93 % des fonds propres en 2003 à 79 % en 2004.
- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, lesquels sont de surcroît de plus en plus exigeants. - Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance.