EADS prévoit un BPA 2006 en bas de fourchette

27/07/2006 - 08:41 - Option Finance

(AOF) - EADS a publié des résultats au titre du premier semestre 2006 marqués par un chiffre d'affaires en hausse de 18% à 19 milliards d'euros et un EBIT (résultat opérationnel avant amortissement des écarts d'acquisition et éléments exceptionnels) en progression de 6% à 1,6 milliard d'euros. Cette performance a été obtenue malgré l'incidence négative du dollar, les charges liées à EADS Sogerma Services, les coûts supplémentaires engendrés par la révision du calendrier de livraisons de l'A380 et l'augmentation des dépenses de R&D. Le résultat net s'inscrit en hausse de 5% à 1,043 milliard d'euros. EADS a revu à la hausse sa prévision de livraisons d'Airbus, désormais fixées à 430 avions en 2006 et anticipe un chiffre d'affaires de l'exercice dépassant largement les 37 milliards d'euros. Le groupe prévoit d'autre part un résultat opérationnel d'environ 3,2 milliards d'euros et un BPA autour de 2,35 euros, soit en bas de la fourchette des prévisions initiales. EADS précise que d'ici la fin de l'année, certains éléments sont susceptibles de venir modifier ces prévisions. En effet, le groupe prévoit qu'à l'occasion du lancement industriel de la famille d'avions A350 XWB, il devra évaluer les coûts et les profits liés aux contrats préalablement signés pour l'A350, ce qui pourrait donner lieu à des charges non récurrentes. En outre, l'étude menée par EADS sur le calendrier du programme A380, incluant des conséquences possibles sur les autres programmes, pourrait également conduire à la reconnaissance de dépenses supplémentaires. Enfin, l'issue du plan de restructuration, des garanties et du volet social relatifs à EADS Sogerma Services n'est pas définitive. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en juillet 2000 de la fusion entre l'allemand Dasa (DaimlerChrysler Aerospace), l'espagnol Casa, et le français Aérospatiale, EADS est aujourd'hui le premier groupe européen et le second mondial d'aérospatiale. Ses activités se répartissent entre l'aviation commerciale et militaire, l'espace, les systèmes de défense et les services. EADS compte quatre divisions : Airbus (le grand concurrent de Boeing sur le marché des avions commerciaux de plus de 100 places) qu'EADS détient à hauteur de 80% et qui est de loin le premier contributeur du chiffre d'affaires, l'aéronautique hors Airbus, l'espace (filiale Astrium ou Arianespace) et enfin la défense et la sécurité.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- En termes de livraisons, Airbus a dépassé pour la première fois de son histoire son concurrent Boeing en 2003, et a confirmé sa place de leader en 2004 et en 2005. - L'importance du carnet de commande d'Airbus laisse présentir que l'avionneur européen livrera plus d'appareils que Boeing sur les deux ou trois années à venir. - Airbus est en outre moins exposé aux compagnies aériennes américaines, confrontées à d'importantes difficultés financières. - EADS dispose d'une structure financière solide.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est sensible au dollar, dans la mesure où il facture l'essentiel de ses ventes dans la devise américaine. Néanmoins, ce risque est limité par la politique de couverture du risque de change mise en place. - C'est seulement dans quelques années que l'on saura si EADS a eu raison dans son pari sur le marché des gros porteurs matérialisé par le lancement de l'A380. Pour le moment, airbus continue de perdre des parts de marché sur le segment des long courriers. - Les activités de défense manquent de taille critique tant pour atténuer la cyclicité de l'aviation civile que pour rivaliser avec les grands groupes américains. EADS affiche toutefois sa volonté de poursuivre le rééquilibrage de ses activités, en développant encore son pôle défense. - Le flottant du titre est relativement faible, représentant moins du tiers du capital.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EADS est extrêmement sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et donc à la santé des compagnies aériennes, lesquelles lui achètent des avions. Or, la bonne santé du secteur du transport aérien dépend de la situation économique et géopolitique mondiale, qui influe sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais également d'autres facteurs, comme le prix du pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions sont de bons indicateurs de tendance. - Plus spécifiquement, le titre pourrait avoir un attrait spéculatif, en vue d'une possible consolidation du secteur spatial et du secteur de la défense. Les deux candidats les plus sérieux au rachat de Thales semblent être Alcatel et EADS. - On peut par contre craindre un afflux de titres sur le marché dans le cas où Lagardère déciderait de céder sa participation de plus de 15 %.