BNP Paribas a jeté un froid sur les marchés ce matin, plus particulièrement auprès des valeurs financières. La banque de Baudoin Prot paie cash, avec une baisse de 3,6% en milieu de matinée, l'annonce du gel de 3 fonds (Parvest Dynamic ABS, BNP Paribas ABS Euribor et BNP Paribas ABS Eonia), du fait de "la disparition de toute transaction sur certains segments du marche de la titrisation aux Etats-Unis (qui) conduit a une absence de prix de référence et a une illiquidité quasi-totale des actifs figurant dans les portefeuilles des fonds quelle que soit leur qualité ou leur rating".
En marge de ses comptes annuels le 1er août, la banque avait précisé ne pas être "directement" impactée par la crise actuelle du sub-prime ni par les tensions dans le marché des LBOs, jugeant son exposition "absolument négligeable".
Selon les données collectées par Bloomberg, ces fonds représentent 2 Milliards d'Euros d'actifs dont 700 ME en "subprime mortgage" notés au moins "AA". Le fonds ABS Euribor par exemple a vu sa valeur fondre d'un peu plus de 1 MdE à 850 ME entre le 24 juillet et le 7 août, selon la même source.
Si l'impact réel de ces décisions semble négligeable à l'échelle de la BNP Paribas, le marché sanctionne le manque de visibilité et de transparence des milieux financiers vis-à-vis des risques réels auxquels ils font face. Jusque-là, les établissements se sont montrés particulièrement avares de commentaires, à l'exception de quelques affaires bruyantes comme le cas Bear Stearns où d'entreprises directement liées au marché subprime comme American Home ou News Century. En début de semaine, le bureau d'études GaveKal soulignait que le "lien intermédiaire", constitué par les grandes banques d'affaires, tient bon et permet de résister, mais il craignait aussi que de plus gros "poissons" n'arrivent à la surface par la suite. Plusieurs stratèges se sont insurgés récemment contre l'opacité des institutions financières dans cette crise, qui contribue à entretenir un flou peu propice à la sérénité.
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