(AOF) - Il n'en a pas fallu de peu pour que les valeurs du secteur financier replongent aujourd'hui sur les marchés outre-atlantique. Goldman Sachs, en baisse de 3,16% à 187,20 dollars, ne semble pas pouvoir sortir la tête de l'eau avec la récurrence de rumeurs à son endroit tandis que Citigroup cède 2,75% à 48,12 dollars et JPMorgan Chase 1,78% à 45,60 dollars. Même la belle publication de l'assureur American International Group n'y suffit pas: le titre plonge de 1,05% à 65,78 dollars à Wall Street. L'avertissement de BNP Paribas semble avoir mis le feu aux poudres à l'autre bout de l'Atlantique. De source de marché, Bernstein Research a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices sur les plusieurs banques américaines pour les deux prochaines années. Le broker ajuste ses prévisions de BPA de 5% sur Goldman Sachs et de 3 à 4% sur Merril Lynch et Morgan Stanley. Sur Bear Stearns, qui subit de plein fouet la crise du subprime, il revoit à la baisse ses perspectives de 7%, tout comme sur Lehman Brothers. Le bureau d'études conseille aux investisseurs de prendre leurs vacances d'été et de résister à la tempête. En vain. Les investisseurs font grise mine aujourd'hui. Est-ce le retour d'une rumeur sur Goldman Sachs qui a instillé le doute? Ou bien la suspension de trois fonds de la "french bank", BNP Paribas, qui amplifie la fébrilité sur les marchés? Les nouvelles se sont succédées pour mieux enfoncer le secteur financier des deux côtés de l'Atlantique. Tout d'abord, on apprenait avant l'ouverture de la Bourse américaine que Goldman Sachs pourrait avoir enregistré des pertes dans l'un de ses hedge funds, aux dires d'un article du "Wall Street Journal". Des sources ont révélé au quotidien que le fonds Global Alpha aurait perdu 16% cette année et que sa performance avait reculé de 8%. Le fonds gère des actifs à hauteur de 9 milliards de dollars. Malgré les démentis de la banque, les investisseurs, frileux, semblent vouloir vendre leurs positions. La contagion de la crise et le risque d'assèchement des liquidités sont d'autant plus craints que l'on a appris les difficultés du mastodonte français un peu plus tôt dans la journée. BNP Paribas a, en effet, annoncé la suspension du calcul de la valeur liquidative de trois de ses fonds monétaires dynamiques. Or, il y a à peine dix jours, lors de la présentation de ses résultats, l'établissement bancaire avait, en effet, assuré ne pas être touché directement par la crise qui sévit outre-atlantique tout en signalant l'existence de ces fonds. Enfin, AIG ne semble pas pouvoir résister à la tendance, et ce même après avoir publié une belle performance au deuxième trimestre de son exercice. American International Group a ainsi vu son bénéfice net grimper de 34% à 4,28 milliards de dollars, soit 1,64 dollar par titre et ce grâce à une forte croissance des ventes. Le BPA ajusté s'élève à 1,77 dollar contre un consensus de 1,61 dollar. Le groupe a pourtant essayé de rassurer les marchés sur son exposition à la crise. Sans succès. (A.C-F)