(AOF) - Suez (+ 0,13% à 38,37 euros) est une des rares valeurs en hausse. Le titre réagit positivement à l'ultimatum lancé par Gérard Mestrallet, le PDG de Suez, au Président Nicolas Sarkozy. Pour les observateurs en effet, le projet de fusion entre Suez et GDF est au point mort. Le gouvernement avait promis une décision début juillet. Depuis, aucune nouvelle. L'Etat ne semblant guère pressé de rouvrir un dossier si délicat. Suez, las de ce flou artistique, veut des éléments de réponses alors que la présentation de ses résultats semestriels a lieu jeudi et celle de GDF mercredi. Dans une lettre adressée au Président Nicolas Sarkozy, Gérard Mestrallet, PDG de Suez, propose donc une solution afin de sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le projet de fusion avec GDF, révèle le "Financial Times". Gérard Mestrallet recommande ainsi le transfert des parts que l'Etat détient dans Suez à travers plusieurs entités publiques à GDF. Le quotidien explique que cela augmenterait la valeur de GDF et éviterait d'avoir à compenser la différence de valorisation entre les deux sociétés avec un dividende exceptionnel, politiquement inacceptable. Cette lettre aurait été approuvée, ce week-end, par le Conseil d'administration de Suez, qui est de plus en plus insatisfait par le retard pris par le gouvernement pour approuver la fusion et par sa volonté de détenir une participation plus importante dans la nouvelle entité. Toujours selon cette lettre, si un accord n'est pas trouvé avant la fin de la semaine, Suez envisagerait alors d'autres options. Le projet initial présenté en février 2006 prévoyait un échange sur la base d'une action GDF contre une action Suez plus un euro de dividende exceptionnel versé aux actionnaires de Suez. Or, l'évolution des cours des deux actions pourrait conduire à verser aux actionnaires de Suez un superdividende de 4 à 6 euros aux actionnaires de Suez parait toutefois difficilement tenable politiquement. Une autre solution aurait été évoquée : celle de "faire maigrir Suez" par une scission de ses actifs dans l'environnement (gestion de l'eau et propreté). Le schéma envisagé serait le même que celui adopté par Total vis-à-vis d'Arkema. Un "spin-off" permettrait de redistribuer aux actionnaires des actions propres aux actifs cédés. Cependant, le président de Suez, Gérard Mestrallet s'est toujours opposé à une scission de la branche Environnement. Pour les brokers en tout cas, la fusion Suez/Gaz de France serait une bonne chose, réduisant les incertitudes tant sur Suez que sur Gaz de la France. A la suite de la lettre de Gérard Mestrallet et dans l'attente de la publication des résultats semestriels, KBC Securities a confirmé sa recommandation d'Accumuler le titre Suez en portefeuille et maintenu son objectif de cours à 41 euros. (P-J.L)