CREDIT AGRICOLE : Forte hausse des résultats semestriels

30/08/2007 - 08:26 - Option Finance

(AOF) - Sur le premier semestre 2007, le résultat net, part du roupe, de Crédit Agricole s'élève à 3,947 milliards d'euros, en progression de 48,7 %. Ce résultat intègre les profits de dilution et de cession relatifs à la participation de Crédit Agricole S.A. dans Intesa, enregistrés au premier trimestre à hauteur de 1,5 milliard d'euros, mais aussi les charges liées au plan de compétitivité de la banque LCL (485 millions d'euros) comptabilisées au second trimestre. Hors éléments atypiques, le groupe enregistre une progression de 17,9 % de son résultat conduisant à un ROE annualisé de 15,5 %. Le produit net bancaire du groupe s'établit à 10,286 milliards d'euros. " Sa forte hausse, + 26 % par rapport au niveau déjà élevé du premier semestre 2006, reflète la croissance organique des métiers et le développement de la banque de détail à l'international, un semestre d'Emporiki et quatre mois de Cariparma / FriulAdria ". a expliqué le groupe bancaire. Elle bénéficie aussi de la plus value de cession d'une partie de la participation de Crédit Agricole S.A. dans Intesa Sanpaolo (492 millions d'euros) et des premiers dividendes de celle-ci perçus après sa déconsolidation. Retraité des éléments atypiques, sa progression est encore de 20,6 %. Les charges d'exploitation, 6,497 milliards d'euros, incluent 485 millions d'euros au titre du plan de compétitivité de la banque LCL. Hors cette provision, leur évolution (+ 20,5 %) s'explique par l'intégration des nouvelles entités consolidées (Emporiki et Cariparma) et le fort développement de l'activité organique. En conséquence, à 3,789 milliards d'euros, le résultat brut d'exploitation enregistre une progression de 19,3 % et de 20,7 % hors éléments atypiques et le coefficient d'exploitation se maintient à 62,8 % (hors éléments atypiques). Le coût du risque (- 434 millions d'euros) reste à un niveau faible ; hors acquisitions en banque de détail à l'international, il est en hausse de 2,1 % sur le premier semestre 2006. Crédit Agricole a précisé que la crise des crédits subprime américains a un impact limité. Seuls deux domaines d'activité sont concernés : les métiers d'actifs et la banque de financement et d'investissement. La gestion d'actifs du Groupe Crédit Agricole ne détient pas en direct de créances subprime américaines ; ses seules positions, au demeurant très limitées (100 millions d'euros), proviennent de l'activité de multigestion. Calyon ne détient pas de créances subprime américaines en direct. Calyon détient, dans le cadre de son activité de montage/distribution de structurés de crédits pour le compte de sa clientèle, un portefeuille d'ABS dans la phase de structuration précédant la commercialisation de tranches de CDO d'ABS, ainsi que des tranches de CDO non encore vendues. Depuis le tout début de la crise du crédit hypothécaire américain en février 2007, Calyon n'a initié aucune nouvelle opération de structuration. Le portefeuille d'ABS entreposé ne contient que 586 millions d'euros de créances subprime et a fait l'objet d'une valorisation prudente. Les tranches mezzanine de CDO, en cours de commercialisation, représentent un montant limité (280 millions d'euros) et ont fait l'objet d'une politique de dépréciation prudente : couverture à 68 % à fin juin, aboutissant à une exposition nette de 91 millions d'euros. Sur le 2ème trimestre, les difficultés rencontrées sur ces activités ont été plus que compensées par les performances des autres desks des activités de marchés. Les évolutions constatées en juillet et août conduisent, en première analyse, à un résultat global de la banque de financement et d'investissement sur ces deux mois comparable à celui des 2 mois correspondants de 2006. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le Crédit Agricole est la première banque mutualiste française et, depuis la fusion avec le Crédit Lyonnais, l'une des premières banques mondiales en termes de fonds propres. Ses activités se répartissent entre la banque de proximité en France; la banque de détail à l'étranger; la gestion d'actifs; l'assurance et la banque privée; et la banque de grande clientèle. L'organisation du groupe Crédit Agricole repose sur une structure à trois niveaux. Les 2.629 Caisses locales sont regroupées en 44 Caisses régionales qui, par l'intermédiaire d'une holding de contrôle, sont majoritaires au capital de Crédit Agricole S.A, le véhicule coté du groupe. Le rapprochement du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais opéré en 2003 a conduit à la création d'une banque d'envergure européenne, leader en France. Crédit Agricole S.A. est coté en bourse depuis décembre 2001. Crédit Agricole S.A. détient 25% du capital des Caisses régionales, 94,8% du Crédit Lyonnais, et l'ensemble des participations du Groupe dans ses filiales opérationnelles spécialisées par métier, ou dans des banques à l'étranger.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Points forts de la valeur

- Le groupe a connu une véritable mutation en terme de stratégie, de management et de culture d'entreprise qui s'est traduit par un relatif manque de visibilité. Un phénomène qui est en train de se dissiper den 2007, année d'intégration. - Le groupe attendait 130 millions d'euros de synergies de revenus et 65 millions pour les coûts pour la reprise des trois réseaux italiens (Cariparma, FriulAdria et 202 agences Intesa).

Points faibles de la valeur

- Le groupe a lancé une augmentation de capital de 4 milliards d'euros afin de financer ses opérations de croissance externe menée en 2006. La souscription a été faite au prix de 26,75 euros soit une décote de 16% par rapport au cours du 2 janvier 2007. - Le manque d'informations sur l'ensemble consolidé italien incite certains brokers à la prudence. - Crédit Agricole SA consolide 25 % seulement des résultats de la banque de réseau (Caisses régionales), mais 100 % de la branche de banque de financement et d'investissement. Les résultats sont donc exposés de façon disproportionnée à la volatilité des marchés financiers. - Crédit agricole pâtit de la complexité de son véhicule coté, de la singularité de sa structure capitalistique et de son caractère non opéable. - Le Crédit Agricole, plus que ses homologues, de part ses implantations rurales, va être confronté à l'avènement de la banque postale.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Depuis la clôture de l'offre sur le Crédit Lyonnais en mai 2003, les équipes des deux établissement s'efforcent de mener à bien ce rapprochement, dont la mise en œuvre opérationnelle est à surveiller notamment dans les activités de banque d'investissement. Plus généralement, la banque verte, en tant que valeur financière, est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Le titre est également sensible à l'évolution des Bourses Mondiales, qui influe sur les activités de gestion d'actifs et de banque de financement et d'investissement du groupe, mais également sur les investissements en actions qu'il réalise. Par ailleurs, au titre de son activité de banque de détail, Crédit Agricole est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. Le niveau de ses provisions pour créances douteuses ou risque bancaire est aussi fortement surveillé par les investisseurs.