ALTRAN : pas d'amélioration séquentielle de la marge semestrielle

03/08/2006 - 08:05 - Option Finance

(AOF) - Altran a annoncé, dans le cadre de la publication de ses ventes du deuxième trimestre, qu'il n'améliorera pas sa marge opérationnelle récurrente au premier semestre par rapport au semestre précédent. En effet, la SSII a dû faire face à une baisse de l'activité en France combinée à une inflation salariale supérieure à ses anticipations. Toutefois, la marge sera supérieure à celle de l'année 2005. Au deuxième trimestre, Altran a affiché des ventes de 374,3 millions d'euros en hausse de 1,6%, malgré un effet jours ouvrés défavorables (2 jours en moins par rapport au 2ème trimestre 2005). En France, le chiffre d'affaires a reculé de 8,4% à 158,4 MEUR, tandis qu'à l'international, les ventes ont augmenté de 10,4% à 215,8 MEUR. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Créé en 1982, le groupe Altran est le leader européen du conseil en innovation technologique à forte valeur ajoutée. Son métier consiste à aider ses clients - de grands industriels et les principaux acteurs du secteur tertiaire - à améliorer leur compétitivité et leurs performances, en leur permettant notamment d'innover dans leurs produits ou leurs process. Les principaux marchés d'Altran sont l'automobile, les télécommunications, l'aéronautique / spatial et la banque / assurance. Plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe est réalisée à l'international, grâce à une présence dans une quinzaine de pays, à travers 200 sociétés. Les problèmes judiciaires d'Altran relatifs à la tenue de ses comptes en 2001 et 2002 et aux fausses informations diffusées ont débuté en 2002.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants. - Altran a nommé début 2005 un nouveau Directeur général en la personne de Christophe Aulnette, jusque là PDG de Microsoft France. Il a remplacé le fondateur de la société, Alexis Kniazeff, qui avait décidé de ne plus rester à la tête de la société suite à sa mise en examen en juillet 2004 pour diffusion d'informations trompeuses, présentation de comptes inexacts, faux et usage de faux. Cette nouvelle a contribué à consolider la confiance du marché. - Altran peut être considéré comme une valeur "recovery". Au premier semestre 2005, le résultat net est ressorti à 17,7 millions, dans le vert pour la première fois depuis le premier semestre de 2003. - Le groupe a lancé en 2005 un plan d'économies économies basé sur la réduction des frais de holding, la mise en commun des dépenses éparpillées au sein des 220 filiales et, sur la rationalisation de l'immobilier.

Les points faibles de la valeur

- Malgré ses efforts, le groupe souffre encore d'une crise de confiance des investisseurs, notamment sur la sincérité de ses comptes, et le regain de confiance risque de prendre du temps. - La visibilité de l'activité d'Altran est limitée par la structure très décentralisée du groupe (qui compte plus de 200 sociétés dispersées dans le monde). - Le groupe doit désormais s'attacher à restaurer ses marges. Le titre reste donc soumis à la capacité du groupe à réaliser cet objectif. - Les performances décevantes d'Altran en France contrastent avec la croissance de ses concurrents. - Le groupe doit s'attacher à faire baisser son taux de turn over et à substituer des ressources internes à la sous traitance.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité. - Parallèlement, l'effectif est à surveiller. Ces éléments sont d'autant plus importants que la rentabilité de ces sociétés est plafonnée. En effet, toute augmentation de chiffre d'affaires requiert une augmentation de l'effectif.