Altran : une histoire boursière heurtée

03/08/2006 - 15:12 - Boursier.com

Rappel de quelques chutes clefs de l'action...

Depuis son plus haut historique en pleine euphorie internet (107,66 euros, le 3 mars 2000 en séance), le titre Altran a connu l'un des parcours les plus heurtés de la cote parisienne. La chute du titre de 19% en séance à Paris aujourd'hui, après l'avertissement lancé ce matin sur la marge semestrielle, n'est que la dernière d'une longue série de mouvements violents pour la valeur. Rappel des faits : - 19 et 20 juin 2002 : l'action chute de 16% le 1er jour puis de 19,8% le second (passant en 2 séances de 45,50 à 31,35 euros). Des rumeurs circulent sur le marché concernant les engagements hors bilan de la société, une notion que les investisseurs découvrent à Paris. - 8 juillet 2002 : chute de 14,4%, après une analyse de Merrill Lynch, qui reprend le suivi du dossier avec des prévisions bien noires et fustige la communication financière opaque du groupe. Le groupe réplique en jugeant diffamatoire l'étude du courtier et en contestant ses conclusions financières. - 24 juillet 2002 : -32% à 15,35 euros. Dans un climat très pesant autour du dossier, le groupe, "attendu au tournant", revoit en baisse ses perspectives. - Septembre 2002 : nouvelles rumeurs de difficultés financières. Entre le 17 et le 24 septembre, l'action perd 57% et atteint 4,85 euros. Même Merrill Lynch rehausse son opinion de "Vendre" à "Neutre". - 10 octobre 2002 : un article du quotidien 'Le Monde' met en lumière des pratiques douteuses dans la communication du groupe. Altran s'insurge, mais le titre sombre de plus de 45% sur la séance à 2,72 euros. Le groupe promet un audit, lancé quelques jours plus tard, et évoque un complot contre ses intérêts. - 18 novembre 2002 : les conclusions de l'audit tombent : il n'est pas aussi désastreux que certains le pensaient, mais montre que le contrôle interne est défaillant. L'action s'enfonce encore de 19% sur 5,66 euros (le titre avait fortement rebondi). Eric Albrand est nommé aux commandes du groupe pour sauver le navire. - 20 février 2003 : le groupe confirme l'ouverture d'une information judiciaire pour "diffusion d'informations fausses et trompeuses, faux et usage de faux et abus de biens sociaux". Altran se porte partie civile. Le titre plonge de 16,7% la première journée, et chute de 50% sur 5 séances. - 10 mars 2003 : plus bas historique du titre, à 1,98 euros. - 22 juin 2004 : premières mises en examen après les malversations comptables. Celles du directeur général délégué et des fondateurs suivront en juillet. - 12 août 2004 : l'action chute de 32% après un avertissement sur les marges. - 18 avril 2005 : l'action plonge de 17,2% après les comptes 2004. Précisons cependant que l'annonce du jour est sans commune mesure avec les causes des chutes qui ont émaillé le parcours du titre depuis 2002, qui étaient autrement plus graves puisqu'elle avaient souvent trait à la viabilité même de l'entreprise. On soulignera également que tout le management opérationnel du groupe a changé depuis ces graves difficultés et les problèmes comptables qu'il a connus. Après Eric Albrand aux finances, l'ancien PDG de Microsoft France, Christophe Aulnette, était venu relever le défi à la présidence en mai 2005. Dans une note du jour, Fideuram Wargny relativise d'ailleurs la portée de l'avertissement du jour en soulignant que la marge opérationnelle du 1er semestre devrait avoisiner les 7% contre 7,5% attendu auparavant. Altran a également précisé tabler sur une progression de sa marge au second semestre, "grâce au programme de réduction de coûts, à un meilleur taux d'utilisation des effectifs ainsi qu'à une stabilisation de la filiale française", note l'analyste qui vise désormais une marge de 7,5% sur 2006 contre 8,1% escomptés jusque-là par le marché.



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