ENI va devoir partager la direction du projet Kashagan avec le Kazakhstan

06/09/2007 - 09:42 - Option Finance

(AOF) - L'Etat kazakh a réaffirmé son intention de devenir coopérateur du gisement de pétrole géant de Kashagan au côté du groupe italien ENI. "En accord avec les demandes et les revendications qui ont été exprimées par le président de notre pays, Kazmounaïgaz doit devenir coopérateur du projet" Kashagan, a déclaré le Premier ministre du Kazakhstan Karim Massimov lors d'une conférence sur l'énergie à Astana. La société d'hydrocarbures de l'Etat kazakh Kazmounaïgaz détient actuellement 8,33% du consortium international AGIP KCO dirigé par Eni. En juillet, le gouvernement kazakh faisait part de son intention de modifier le contrat qui le lie au consortium international AGIP KCO dirigé par Eni dans le but de porter de 10% à 40% sa part sur les bénéfices des ventes de brut. L'état kazakh accumule les reproches contre l'italien et ses partenaires (Total, Shell, ExxonMobil, ConnoPhillips et Inpex sont également de la partie). Il invoque une explosion des coûts de production, entre le double et le triple du budget initial, et un retard de cinq ans dans la mise en production du champ. Le mois dernier, l'état kazakh a décidé de suspendre les travaux sur le champ pétrolier pour violations de la législation sur l'environnement afin d'obliger Eni à revoir les termes du contrat. L'enjeu est de taille pour Eni et les majors associés aux projets : Kashagan est la plus grosse découverte de pétrole des trois dernières décennies. A terme, la production pourrait atteindre de 1,2 à 1,5 million de barils par jour. Un groupe comme Total, qui détient 18,2% dans le consortium, devrait produire dans ce champ environ 250 000 barils par jour, soit 10% de sa production. Christophe de Margerie, le Directeur général de Total a confirmé hier l'importance de ce champ pour la compagnie française. "Je suis prêt personnellement à y aller s'il le faut. On demande souvent aux PDG de s'occuper de choses beaucoup moins importantes que cela. Il s'agit de plusieurs milliards de dollars pour Total. On ne va pas laisser les choses s'endormir".