VIVENDI a alerté l'AMF après les rumeurs d'une offre de 40 MdEUR

17/05/2006 - 17:15 - Option Finance

(AOF) - Evoquant les rumeurs dont il a fait l'objet aujourd'hui, Vivendi rappelle que comme cela a été précisé dans son communiqué de presse de ce matin, Sebastian Holdings a récemment adressé à la société un document présentant une démarche alternative à la stratégie poursuivie. "En aucun cas, ces réflexions ne constituent un projet d'offre au sens des textes en vigueur", souligne le groupe dans son communiqué. On rappellera que les rumeurs du jour sur Vivendi font état d'une offre de rachat de plus de 40 milliards d'euros. Le Conseil de surveillance et le Directoire du groupe de médias et de télécommunications ont écarté la démarche de démantèlement de Vivendi prônée par Sebastian Holdings. Ils viennent de réaffirmer la poursuite de la stratégie développée par le groupe et présentée lors de l'Assemblée générale du 20 avril 2006, cette stratégie étant la mieux à même de créer de la valeur pour les actionnaires. En outre, les mêmes rumeurs tendent à accréditer l'idée que ces réflexions auraient été menées en accord avec la société ou à sa demande ; cela est manifestement contraire à la vérité. Dans ce contexte, Vivendi a alerté l'Autorité des Marchés Financiers. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

AMF (Autorité des marchés financiers)

L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF a quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendent aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Jean-René Fourtou, arrivé aux commandes de Vivendi Universal le 3 juillet 2002, a opéré le recentrage du groupe sur les télécommunications (Groupe Cegetel, Maroc Telecom), la télévision à péage et les films (Groupe Canal+), la musique avec Universal Music Group et les jeux vidéo avec Vivendi Universal Games. Par ailleurs, VU détient une participation de 20 % dans NBC Universal issu de la fusion de NBC et Vivendi Universal Entertainment. Après trente mois passés à la tête de Vivendi Universal, Jean-René Fourtou, désormais président du conseil de surveillance, a passé, fin avril 2005, le relais à Jean-Bernard Levy, président du directoire. En avril 2006, le groupe a pris le nom de Vivendi.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Avec 3 milliards d'euros de dettes, et un cash-flow opérationnel de près de 2,5 milliards en 2004, Vivendi a achevé son redressement après avoir frôlé le dépôt de bilan en 2002. - Vivendi détient des actifs performants dans les télécoms (Cegetel, SFR, Maroc Telecom). - VU Games qui avait cumulé 400 millions d'euros de pertes en deux ans, bénéficie de l'énorme succès de " World of Warcraft " lancé en novembre 2004. - Vivendi est relativement à l'abri du ralentissement de la conjoncture économique, en raison de sa faible exposition aux secteurs les plus cycliques comme la publicité. - Les rumeurs de rachat par le groupe Vodafone, ou de fusion avec Lagardère, soutiennent le cours de l'action. Mais les pilules empoisonnées sont nombreuses.

Les points faibles de la valeur

- Certains investisseurs doutent de la pertinence tant stratégique qu'industrielle d'être présent à la fois dans les activités Télécom et Médias. Les dirigeants vont devoir convaincre les investisseurs que le groupe de médias et de télécommunications est capable de se doter d'une stratégie de croissance pour les années à venir. - Universal Music Group doit faire face à un environnement dégradé dans le secteur du disque. Le métier est toutefois en train de trouver un nouveau modèle économique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- La communauté financière attend que la direction du groupe dissipe les incertitudes entourant la stratégie du groupe. - Notons que le titre bénéficie également d'un intérêt spéculatif, car comme Jean-René Fourtou l'a déclaré, le risque d'une OPA de Vodafone sur Vivendi n'est pas à négliger. - Par ailleurs, on suivra l'amélioration des performances opérationnelles des différents pôles du groupe (Groupe Canal +, Universal Music Group,.). - Dans le divertissement aux Etats-Unis, les accords avec NBC stipulent que Vivendi a vocation à rester minoritaire de VUE ou à sortir soit de sa propre initiative à partir de 2007, soit de celle de NBC à partir de 2010.