(AOF) - Northern Rock est le premier émetteur de crédits immobiliers en Grande-Bretagne au premier semestre 2007. L'établissement est également le premier à obtenir, aujourd'hui, un financement d'urgence de la part de la Banque d'Angleterre dans le cadre de la crise du "subprime". Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, le spécialiste du crédit a également dû émettre un "profit warning". Sur le pied de guerre, un analyste a déjà abaissé son objectif de cours sur le titre. Northern Rock chute lourdement de 21,75% à 500 pence, entraînant dans son sillage les valeurs financières européennes. L'information du jour vient d'outre-manche. le spécialiste du crédit immobilier en Angleterre, Northern Rock, a en effet dû solliciter auprès de la Banque d'Angleterre un financement d'urgence tout en émettant un "profit warning". Le ministre des finances britannique, Alistair Darling confirme que la BoE a bien consenti à ce financement, sans toutefois en indiquer publiquement le montant. L'assèchement des liquidités corollaire de la crise frappe de plein fouet l'établissement anglais. Par ailleurs, le premier établissement de crédits immobiliers en Grande-Bretagne pour la première partie de l'année 2007, a annoncé tabler désormais sur un résultat avant impôts situé dans une fourchette de 500 à 540 millions de livres. A titre de comparaison, le bénéfice du groupe s'était élevé à 588 millions de livres l'an passé et les analystes tablaient sur 647 millions de livres en 2007. Les autorités britanniques expliquent la demande de financement de Northern Rock par "les difficultés à obtenir des financements sur le marché de la titrisation du crédit immobilier". Northern Rock reste solvable, selon la Banque d'Angleterre. Alistair Darling s'est voulu, malgré tout, rassurant, en affirmant que le groupe avait pris "la bonne décision" en appelant la BoE à la rescousse. Il s'agirait de la seule banque à avoir fait ce choix, à en croire le ministre. Aussi, Credit Suisse a réagi rapidement: le bureau d'études s'est empressé de revoir à la baisse son objectif de cours sur le titre, passant de 745 à 500 pence avec une opinion maintenue à Sous-performance. La baisse du titre pourrait toutefois raviver les spéculations d'OPA sur le groupe, affirme l'analyste de Credit Suisse. Plus largement, ce sont les marchés financiers qui sont touchés partout en Europe par ces mauvaises nouvelles. En première ligne, les valeurs bancaires, de l'assurance et de l'immobilier, subissent de plein fouet les doutes quant à l'impact de la crise des liquidités du mois d'août et, plus, largement, aux effets du "subprime" sur leurs comptes. (A.C-F)