Politique monétaire : du grand à moudre pour le gouverneur King ?

17/09/2007 - 14:37 - Boursier.com

En attendant la réunion de la banque centrale britannique...

Avec un taux directeur à 5,75% (maintenu depuis deux mois à ce niveau après avoir été relevé en juillet) la banque d'Angleterre commence à s'attirer les critiques d'investisseurs inquiétés par la crise du crédit. La "vieille dame de Threadneedle Street" est pourtant sortie de sa réserve récemment en acceptant de soutenir l'établissement Northern Rock, une première... Dans une note publiée ce jour, Dresdner Kleinwort n'est pas loin de défendre la réticence supposée de la banque centrale à secourir des prêteurs peut être imprudents. L'analyste peine à imaginer que le Président de la Bank of England, Mervyn King, tempère facilement l'attitude qu'il a, assez légitimement, adopté à l'égard des institutions financières commerciales : la mission de la Banque centrale britannique n'est pas habituellement de leur offrir une assurance-crédit a posteriori... En outre, depuis 1997, les missions de conduite de la politique monétaire et de supervision du secteur bancaire ont été séparées (la seconde revenant à la Financial Services Authority). Si de nouveaux accidents survenaient au sein du secteur bancaire, M. King pourrait toujours partiellement pointer du doigt d'autres responsables... Gare donc aux établissements qui ont prêté sur du long terme en ayant eux-mêmes emprunté à des taux de court terme. Attention également au risque que certaines banques soient contraintes de rapatrier dans leur propre bilan une partie des créances titrisées précédemment, ce qui contraindrait leur capacité de prêter - non seulement aux ménages, mais également aux entreprises. Dresdner Kleinwort rappelle que le déficit de la dette "corporate" représente 10% du PIB britannique (même ampleur en Espagne). En France ou en Italie, ce déficit atteint encore 5% du PIB. Evidemment, le risque d'un impact de la crise du crédit sur l'économie réelle croît à mesure que cette tendance se développe. Ce qui pousserait alors fortement les banques centrales à adoucir leur position sur les taux. Dans cette attente, on suivra avec attention la publication demain mardi par l'Office of National Statistics de la mesure des prix à la consommation en Grande-Bretagne pour le mois d'août, cet indicateur (CPI) servant de cible au comité monétaire de la Bank of England. En juillet, le rythme annuel d'inflation s'était ralentit à 1,9% (l'indice avait décliné par ailleurs décline de 0,6% d'un mois sur l'autre). Un nouveau ralentissement militerait davantage pour une détente... Cette publication s'accompagnera de l'annonce des ventes au détail. Mercredi, la Banque centrale publiera le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, un élément qui pourrait également donner une idée des dernières interrogations du comité avant la réunion du 4 octobre.



(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.