(AOF) - L'euro a franchi aujourd'hui la barre symbolique de 1,41 dollar pour la première fois depuis son lancement le 1er janvier 1999. Ce nouveau record est la conséquence de la décision de la Réserve fédérale de baisser ses principaux taux directeurs de 50 points de base, mardi. Résultat, l'écart de rendement entre les devises européenne et américaine s'est réduit de 1,25% à 0,75 % en faveur de la seconde. Marc Touati, économiste et président du cabinet de conseil ACDEFI a livré son analyse de la situation à AOF.
: L'augmentation de l'euro est liée au ralentissement américain, mais aussi au fait que la BCE continue d'être sourde au ralentissement économique de la zone euro. De plus, les dirigeants politiques n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la stratégie à adopter. Cela va avoir des conséquences néfastes sur la croissance qui est déjà en train de ralentir et qui va encore plus freiner demain. J'estime ainsi que la croissance française va perdre au moins 0,5 point dans les prochains trimestres. Les producteurs nationaux vont perdre des parts de marché au profit des produits importés. Il y aura également des répercussions sur l'évolution du CAC 40 et les profits des entreprises. Certaines seront plus impactées que d'autres, notamment EADS. En revanche, les sociétés du CAC 40 dans leur ensemble seront moins touchées, car, parmi elles, de plus en plus facturent en dollar et sont implantées en zone dollar. Le seul problème concernera le rapatriement des profits. Je continue de tabler sur un Cac 40 à 6500 points dans un an. Propos recueillis par Marie-Laure Hardy.