VINCI en légère baisse après son chiffre d'affaires

04/08/2006 - 17:06 - Option Finance

(AOF) - Vinci perd 0,25% à 79,70 euros suite à la publication d'un chiffre d'affaires semestriel légèrement inférieur aux attentes. Cependant, fort d'un carnet de commandes de plus de 17 milliards d'euros à fin juin 2006, le groupe de construction et de concession a indiqué qu'il comptait dépasser sa prévision de chiffre d'affaires pour 2006. Au premier semestre, Vinci a vu son chiffre d'affaires progresser de 16,4% à 11,7 milliards d'euros, alors que les analystes espéraient une augmentation de 17%. Le groupe a bénéficié de l'intégration d'ASF et d'Escota et du dynamisme de l'activité d'Eurovia et de Vinci Concessions en France. Si l'on exclut ASF et Escota, la croissance est ressortie à 8,3%. Au 30 juin, Vinci affiche un carnet de commandes, hors pôle concessions, de plus de 17 milliards d'euros, soit 10,4 mois de chiffre d'affaires des métiers concernés. Fort de ce chiffre et de la bonne trajectoire des activités de concession, Vinci a indiqué que sa prévision de chiffre d'affaires annuel, qui s'établissait à 25 milliards d'euros, serait dépassée. En Bourse, le cours du titre Vinci a été particulièrement chahuté au printemps. Après avoir atteint un record annuel à 83,65 euros le 11 mai, l'action est retombée 71,05 euros le 8 juin, en raison d'une guerre des chefs à la tête du groupe. Le gourmand Antoine Zacharias (celui-ci réclamait notamment une prime de départ de la direction opérationnelle du groupe de 13 millions d'euros) est finalement parti, laissant la barre à Yves-Thibault de Silguy et Xavier Huillard. Le titre a rebondi le mois suivant jusqu'à atteindre 80,75 euros le 14 juin sur des spéculations de rachat de Vinci par Veolia. Ne voyant pas l'intérêt stratégique d'un tel rapprochement, le groupe de construction et de concession a repoussé les avances du champion de l'environnement. Au total, Vinci affiche une performance boursière de +11,8% sur 2006. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 2000 de la fusion de la SGE et de Groupe GTM, Vinci est le numéro un mondial des concessions, de la construction et des services associés. Présent dans plus de cent pays, le groupe est organisé autour de quatre pôles opérationnels: Vinci Concessions, Vinci Energies, Vinci Routes (Eurovia) et Vinci Construction. En décembre 2005, Vinci a été désigné par l'Etat pour la reprise de sa part de 50,4 % dans le groupe d'autoroutes ASF, pour un prix de 50 euros par action, qui sera porté à 51 euros par action une fois attribuée aux ASF la section Lyon-Balbigny de l'autoroute A89. Vinci était entré au capital des ASF dès l'introduction en Bourse du concessionnaire en mars 2002 et monté progressivement à 23 %. Avec un chiffre d'affaires de 25 milliards d'euros et 138 000 collaborateurs dans le monde (dont 82 000 en France), le nouvel ensemble bénéficiera d'un portefeuille de concessions sans équivalent. Les résultats du Vinci de demain, grossi d'ASF, proviendront à 85 % de France et seront pour une très large part liés aux concessions.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La société dispose d'un portefeuille d'activités très diversifié, qui lui permet de réduire sa sensibilité aux cycles économiques. En outre, les activités de concessions, très fortement renforcées par l'acquisition des ASF, assurent des revenus récurrents. - Dans l'activité Construction, Vinci est très sélectif, privilégiant les marges, c'est-à-dire les contrats rentables, au détriment des volumes. - Le groupe mène une politique active de distribution de dividende et de rachat d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe n'a que de faibles positions dans les pays en forte croissance. - TMS (installation et maintenance de robots pour l'industrie automobile) a subi une lourde restructuration et des pertes conséquentes. Son retour à l'équilibre est prévu pour 2006. - Le groupe n'a pas trouvé dans les services aéroportuaires au sol ce qu'il attendait, car les compagnies aériennes n'acceptent pas de rémunérer suffisamment leurs prestataires. Il devra certainement un jour réviser sa stratégie dans ce secteur. - Le groupe est exposé au retournement du marché français de la construction.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- L'activité Construction de Vinci est notamment sensible à l'évolution du secteur BTP, ainsi qu'à l'évolution des dépenses de l'Etat en matière d'aménagement du territoire, comme l'ensemble du secteur du BTP, ainsi qu'à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Dans le sillage de l'acquisition des ASF, Vinci va lancer d'ici quelques mois une augmentation de capital qui ne devrait pas excéder 30 % du montant total de l'opération (8,9 à 9,1 milliards d'euros).