EADS : la tempête souffle dans l'affaire des délits d'initiés présumés

05/10/2007 - 08:27 - Boursier.com

La CDC tape du point sur la table, Thierry Breton auditionné...

Jour après jour, les soupçons de délit d'initiés chez EADS prennent les proportions d'une affaire d'Etat. Parmi les dernières réactions en date, celle de François Hollande, Premier secrétaire du PS, évoquant justement une "affaire d'Etat" et de Laurence Parisot, la patronne du Medef, qui a exprimé son "mépris" pour les dirigeants mis en cause, si leur implication était confirmée par les enquêtes en cours. De son côté, la Commission des Finances du Sénat a décidé d'auditionner dès aujourd'hui Thierry Breton, ministre de l'Economie au moment des faits, pour tenter de déterminer si l'Etat, actionnaire d'EADS à hauteur de 15%, avait oui ou non connaissance des difficultés financières du groupe, au printemps 2006, lorsqu'il a autorisé la vente par Lagardère et DaimlerChrysler de 7,5% chacun du capital du groupe d'aéronautique et de défense. Philippe Marini, rapporteur de la Commission des Finances du Sénat estime ce matin que "l'Etat ne pouvait ignorer le risque pris par la Caisse des Dépôts et des Consignations", qui a racheté une partie des titres vendus par Lagardère. Dans un entretien au 'Figaro' du jour, M. Marini estime que l'Etat s'est montré "totalement schizophrène" à cette occasion. Par ailleurs, les investisseurs s'inquiètent des possibles retombées de l'affaire sur le groupe Lagardère. En effet, si les soupçons de délit d'initiés étaient avérés, le groupe pourrait écoper d'une lourde amende de l'AMF, estimée ce matin à 700 Millions d'Euros par 'Les Echos'. Un montant qui pourrait doubler, estime le quotidien économique, si la CDC et d'autres investisseurs, qui se sont engagés à racheter les 7,5% vendus par Lagardère à 32,60 Euros pièce (contre 21,97 Euros actuellement), se retournaient contre le vendeur. En effet, seul un tiers du paiement a déjà été effectué, deux autres tranches étant prévues en juin 2008 et juin 2009, selon l'accord signé en 2006. Mais selon 'Les Echos', certains investisseurs "étudieraient actuellement la possibilité de bloquer l'exécution du contrat de vente de Lagardère". Mercredi, après les révélations d'un soupçon de délit d'initiés massif au sein d'EADS, la CDC avait indiqué qu'elle se joindrait à d'éventuelles procédures judiciaires si les enquêtes de l'AMF et de la justice faisaient apparaître des irrégularités de la part du groupe. Pour l'instant, tous les protagonistes de l'affaire nient en bloc les accusations, le groupe Lagardère annonçant dès mercredi son intention d'introduire toutes les procédures judiciaires nécessaires pour obtenir réparation, et Daimler indiquant hier n'avoir "rien à se reprocher" en tant qu'actionnaire d'EADS. Quant à la note d'étape de l'AMF, qui a déclenché la tempête lorsque 'Le Figaro' en a publié les conclusions, mercredi, elle a été transmise début septembre au Parquet de Paris, qui est libre d'entamer des enquêtes judiciaires.



(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.