(AOF) - Arcelor Mittal participe vendredi aux enchères pour la vente de la mine sibérienne d'Elga, l'un des derniers gisements de charbon au monde. La mise à prix est de 1,8 milliard de dollars, a indiqué "Les Echos". L'enjeu est d'importance pour le leader mondial de la sidérurgie qui poursuit une stratégie intégrée amont, qui vise à couvrir la chaîne de la valeur de l'amont (matières premières) à l'aval (distribution). L'exploitation de la mine sibérienne lui permettrait de faire grimper son taux d'autosuffisance de charbon métallurgique, ou coke, aujourd'hui de seulement 9%. Pour produire une tonne d'acier, on a besoin en moyenne de 600 kilos de coke. La stratégie d'intégration d'Arcelor Mittal, partagée par d'autres groupes métallurgiques, vise notamment à se protéger contre le risque de rupture d'approvisionnement, a souligné Marcel Genet, président du cabinet Laplace Conseil, cité dans "Les Echos". "La Chine peut à tout moment interdire l'exportation de coke et menacer l'équilibre du marché". Si les ressources de charbons ont très vastes, celles de charbon à coke sont limitées. Dans le cas d'une victoire, Arcelor Mittal devra sans doute investir plusieurs milliards de dollars supplémentaires pour développer le gisement et y construire une cokerie. L'affaire est néanmoins loin d'être gagnée, estime le quotidien économique. Dans un premier temps, des rumeurs attribuaient au géant de l'acier la volonté de faire une offre commune avec Alrosa, le monopole russe du diamant, détenu à 77% par l'Etat fédéral et la République de Sakah (ex-lakoutie), où se trouve la mine. Hier soir, le conseil de surveillance d'Alrosa a affirmé qu'il concourait seul. Le troisième candidat est Mechel, un groupe sidérurgiste russe, qui serait allié au japonais Sumitomo, a rapporté "Les Echos".