Xaviel Niel, fondateur d'Iliad, la maison mère de Free, ne se décourage pas, même si le rejet par l'Arcep de la candidature de Free à la 4ème licence de téléphonie mobile, a fait bondir le premier actionnaire de l'opérateur en bourse hier. Dans un entretien publié ce matin par 'Le Figaro', Xavier Niel en appelle au gouvernement pour changer la loi, afin d'autoriser l'étalement dans le temps du paiement de la licence UMTS (619 ME).
Free, seul candidat à cette licence, avait demandé cet étalement, mais l'autorité de tutelle des télécoms a écarté hier son dossier, la loi prévoyant le versement de la somme d'un bloc au moment de l'attribution de la licence.
Pour Xavier Niel, "tout repose sur le gouvernement et les parlementaires : s'il y a une vraie volonté politique de faire entrer la concurrence dans le mobile en France, alors tout est possible". Pour lui, il est de l'intérêt économique des consommateurs français d'avoir un quatrième opérateur, à l'instar de "tous les grands pays industrialisés".
Et de rappeler que la France est le pays européen où la pénétration du mobile est la plus faible. "La vraie raison est le manque effectif de compétition dans notre pays. Orange (France Telecom), SFR (Vivendi) et Bouygues Telecom (Bouygues) ont obtenu leurs licences gratuitement et bénéficient encore de subventions à travers les terminaisons d'appels mobiles, qui sont très élevées... (...) Les pouvoirs publics doivent juste prendre la décision politique d'autoriser enfin la concurrence sur le marché du mobile". Le dirigeant estime que "cela peut aller très vite, si le gouvernement et les parlementaires ont la volonté politique". Pour l'instant, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde a déclaré hier que "toutes les options restaient ouvertes"...
Par ailleurs, M. Niel n'a pas voulu commenter les rumeurs sur la recherche d'un partenaire pour financer le projet UMTS (Free aurait approché Bolloré, qui aurait décliné l'offre). "On nous a toujours prêté de nombreux soupirants et nous avons pour habitude de ne pas commenter les rumeurs" a indiqué Xavier Niel. "En tout état de cause, nous avons été et nous serons très vigilants sur nos investissements dans un groupe détenu à plus de 70% par ses dirigeants". En attendant, la Bourse a donc plutôt bien réagi à l'annonce d'un échec du groupe sur l'UMTS, l'action Iliad ayant gagné hier 3,15% à 73,74 Euros. Après les lourds investissements de l'opérateur dans l'Internet à haut et à très haut débit, les investisseurs se montraient, à court terme, plutôt soulagés face à l'abandon d'un autre projet jugé risqué et gourmand en capitaux...
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