Le ton monte aux Etats-Unis dans le dossier Atari, la filiale d'Infogrames. Dans un courrier adressé à Patrick Leleu, le président du groupe lyonnais, le fonds Coghill Capital Management (CCM), qui détient 9,4% du capital, a pris acte de la décision "unilatérale" d'Infogrames de destituer les 5 administrateurs indépendants présents au conseil d'Atari. CCM se dit préoccupé par la situation qui constitue "le point culminant du traitement d'Atari par Infogrames comme une source privée d'actifs et de son oppression des actionnaires publics".
CCM reproche pêle-mêle à la maison mère la signature d'accords la favorisant aux dépens d'Atari, la chute de l'action en bourse, la menace de radiation du Nasdaq, le paiement de l'ancien patron, Bruno Bonnell, pour des travaux qui profitaient à Infogrames. Le fonds pense qu'il y a dans le comportement d'Infogrames un cas unique dans l'histoire boursière américaine, celui de la révocation sans crier gare ni explications des administrateurs indépendants. L'actionnaire américain rappelle en outre qu'Infogrames a indiqué avoir révoqué certains représentants d'Atari car ceux-ci avaient prévenu qu'ils pourraient chercher à placer la filiale sous la protection de la loi des faillites. Dans la mesure où Atari n'a pas de dette et des actifs de valeur, CCM ne comprend pas pourquoi une telle situation a été évoquée.
"Nous demandons à ce que le conseil reconstitue lui-même immédiatement une majorité d'administrateurs indépendants, ré-établisse un comité d'audit indépendant, mette fin aux accords de favoritisme au bénéfice d'Infogrames, et obtienne compensation d'Infogrames et du management d'Atari pour les dommages sérieux qu'ils ont causé et à Atari et à ses actionnaires publics", conclut CCM.
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