La Bank of England publie aujourd'hui son Rapport semestriel sur la stabilité financière. Ce document de 78 pages offre une première évaluation des causes de la récente bourrasque financière, les enseignements à en tirer et les perspectives à venir. Si la réévaluation du risque était inéluctable, sinon nécessaire, la banque centrale estime que le système financier modnial reste vulnérable à de nouveaux chocs...
La poursuite de la détérioration du marché hypothécaire subprime aux Etats-Unis a mis à jour les points faibles dans la valorisation et la répartition des risques au sein du système financier mondial. Cela a entraîné des perturbations de certains des principaux marchés, y compris les marchés monétaires, affectant les établissements bancaires des marchés développés, à mesure que les risques réintégraient leurs bilans et que les conditions de financement se durcissaient. (Le cas du britannique Northern Rock qui a dû en appeler aux autorités pour trouver un soutien en constitue l'incarnation la plus frappante).
Bien qu'il soit trop tôt pour une évaluation complète, estime la BoE, certains enseignements sont d'ores et déjà évidents, notamment : la nécessité d'une meilleure gestion des liquidités, davantage de transparence sur la composition et l'évaluation de produits structurés et sur l'exposition hors bilan des banques, ainsi que des procédures de mise à l'épreuve plus rigoureuses. Au Royaume-Uni, les autorités doivent également renforcer leurs dispositifs de gestion de crise.
Les mesures prises dans ces domaines et la solidité du bilan des banques britanniques devraient contribuer à restaurer la confiance tandis que le risque a été réévalué. La Banque centrale britannique note des signes de reprise dans certains marchés financiers, même si un retour à la situation antérieure (de sous-évaluation du risque) ne lui paraît pas souhaitable. Il faut ainsi s'attendre à une phase de durcissement des conditions de crédit, en particulier pour les emprunteurs à haut risque.
Mais à court terme, le système financier des économies les plus avancées reste vulnérable à de nouveaux ajustements, que ce soit dans les marchés de crédit qui ont été les plus touchés à ce jour, ou, par exemple, sur les marchés d'actions ou d'immobilier commercial conclut la Bank of England.
John Gieve, gouverneur adjoint en charge des questions de stabilité financière, a indiqué :
"Une réévaluation du risque était nécessaire, en particulier dans les marchés du crédit. Mais la rapidité et la brutalité avec laquelle cet ajustement a perturbé les principaux marchés internationaux et les institutions financières n'avaient pas été prévus par les entreprises ou par les autorités compétentes. Il y a eu des signes de reprise au cours des dernières semaines, mais certains marchés demeurent illiquides, et le système financier reste vulnérable à de nouveaux chocs. D'importantes leçons doivent être tirées tant par les institutions financières que par les autorités sur la gestion des risques de liquidité, la valorisation des instruments complexes, la divulgation des positions à risques et la gestion des crises".
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