La Fed va-t-elle décevoir les marches ?

31/10/2007 - 13:01 - Boursier.com

Le point de vue d'Anthony Penel, gérant d'Ofi Optima Euro chez Ofi Patrimoine...

Pris entre une salve de publications décevantes (Néopost, Dassault Systèmes, Bic...), démontrant que le troisième trimestre n'a pas été de tout repos pour nombre d'entreprises françaises -pénalisées notamment à l'export par la hausse de l'euro- et l'anticipation de la réunion du comité monétaire de la Banque centrale américaine, la bourse de Paris affiche une hausse prudente ce mercredi après un début de séance hésitant. A l'heure actuelle les options sur produits de taux anticipent implicitement, à plus de 70%, une baisse de 25 points de base du taux directeur de la Réserve fédérale US. La probabilité implicite d'un statut quo n'est que de 10%. Les marchés vont-ils trop vite en besogne ? Du côté des gérants, on préfère souvent rester sur la défensive. "Je ne serais pas fondamentalement surpris que la banque centrale américaine s'en tienne à un taux de 4,75% sur les Fed Funds, déclare Anthony Penel, gérant du fonds Ofi Optima Euro chez Ofi Patrimoine. D'une part, les conditions du marché du crédit se sont nettement normalisées depuis la crise de l'été, en témoigne la reprise des opérations financières. Bien qu'à un coût plus élevé, les sociétés obtiennent suffisamment de liquidités pour des opérations d'envergure telles que l'OPA de SAP sur Business Objects ou la surenchère de Garmin sur TeleAtlas". "D'autre part, poursuit le gérant, si les craintes concernant la croissance sont bien réelles, elles s'accompagnent d'inquiétudes parallèles sur l'inflation. La Fed a d'ailleurs souligné dans son dernier Livre Beige la hausse des prix à la production. Le niveau actuel du pétrole et des matières premières (y compris alimentaires) va nécessairement engendrer des pressions sur l'inflation et la consommation. La concurrence fait que les entreprises n'augmentent pas encore leurs prix. Elles prennent encore sur leurs marges... mais pour combien de temps ?" Aussi, la Fed pourrait préférer se donner quelques semaines pour aviser et opter ce soir pour le statu quo, estime M. Penel. La pire des situations pour les marchés, notamment américains qui sont pratiquement au plus haut alors que nous sommes à la veille d'un ralentissement, serait selon le gérant un statu quo couplé à une déception sur le PIB du troisième trimestre. "Il y a là un beau potentiel pour aller plus bas", déclare Anthony Penel, alors que les marchés d'actions semblent ignorer ces craintes en abordant le gros de la saison des publications trimestrielles. Dans ce contexte Ofi Optima Euro poursuivra sa stratégie de stock-picking pur. Le gérant esquisse cependant certains thèmes plus porteurs. M. Penel cite l'exposition aux marchés émergents, par exemple via les sociétés grecques qui bénéficient de leur proximité avec le dynamisme actuel des Balkans - en témoigne les très bons chiffres publiés hier par Alpha Bank. Le secteur des utilities lui paraît également intéressant à suivre, alors que les producteurs d'énergie comme E.ON ou Fortum bénéficient de la cherté des tarifs énergétiques sans subir de biseau notable sur leurs coûts. Dans le secteur para-énergétique, le titre Alstom bénéficie de son exposition à "tout ce qui tourne" pour produire de l'électricité (gaz, nucléaire aussi bien que charbon) dans un contexte de boom des constructions de centrales énergétiques à l'échelon mondial. "En plus des turbines/alternateurs, Alstom est très bien placé sur la captation de CO2, sa technologie, certes encore en phase de tests, pouvant être déployée sur les centrales existantes contrairement à celle des concurrents", apprécie-t-il."La captation de CO2 dans les centrales électrique semble être, au vu des préoccupations environnementales actuelles, une source importante de revenus à un horizon de moyen terme". A l'inverse, le gérant recommande la prudence sur le secteur de la construction pure et en particulier sur les acteurs très exposés à l'immobilier américain, qui n'est peut être pas au bout de ses peines. Il lui semble ainsi un peu tôt pour revenir sur Lafarge ou sur Saint-Gobain.



(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.