Jim Leavis, Responsable des stratégies obligataires chez M&G commente les perspectives des marchés obligataires

20/11/2007 - 15:36 - Sicavonline

Ce qui était au départ une « simple » crise du sub-prime s'est vite transformée en crise des marchés monétaires, puis en crise bancaire. On observe à présent un dénouement des marchés de crédits structurés. Le « credit crunch » ou l'assèchement du crédit a rendu la levée de fonds plus chère pour les entreprises. De plus, il est devenu plus difficile et plus couteux pour les consommateurs d'emprunter. Il est inévitable que l'économie américaine comme l'économie mondiale connaitront un ralentissement, et il devient plus que probable qu'il y ait une récession aux Etats-Unis. Le temps nous dira combien l'économie mondiale est solide, mais il n'y a aucun doute que l'économie américaine a montré des signes de détérioration depuis un certain temps. Les Etats-Unis se sont développés à un niveau égal ou inférieur aux tendances de long terme depuis plus d'un an, et le consommateur fera face à des difficultés dans les mois à venir, les crédits hypothécaires à taux fixe étant refinancés à des taux plus élevés. Certains chiffres du marché immobilier américain auraient normalement été associés à une dépression plutôt qu'à une récession. La chute des prix des maisons a historiquement toujours fini par ou coïncider avec une récession. Beaucoup d'observateurs ont affirmé que si les Etats-Unis entrent dans une phase de récession, le reste du monde en portera la charge. Alors que le monde est moins dépendant des Etats-Unis qu'il y a plusieurs décennies, je ne partage pas cette idée. La Chine est l'atelier du monde et a un taux de croissance de 11% par an, mais si les consommateurs américains arrêtent d'acheter, l'atelier du monde cessera de produire. Selon moi, il y est probable que le ralentissement des Etats-Unis ait un effet significatif sur l'économie mondiale. Je m'attends à voir les taux d'intérêt commencer à baisser partout dans le monde, (ainsi que d'autres baisses de taux aux Etats-Unis) et ainsi, on assiste à la fin d'un marché obligataire baissier pour des obligations gouvernementales et obligations d'entreprises à solvabilité élevée. Les obligations gouvernementales et les obligations des entreprises d'une notation supérieure ont maintenant l'air intéressantes. Cela dit, les marges des obligations d'entreprises sont toujours très serrées, et je crois que ceci n'est que le début de la vente des hauts rendements. Les marges des obligations d'entreprises sont loin de compenser l'augmentation du risque de défaillance des investisseurs qui existe à présent. Jusqu'à ce que les marges remontent, je pense qu'il est prudent d'être sous-pondéré sur les hauts rendements, se concentrant plutôt sur les obligations d'entreprises de notation supérieure et sur les obligations gouvernementales, que j'estime aujourd'hui intéressantes.

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