RENAULT accuse une forte baisse ses immatriculations en juillet

24/08/2006 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - Selon des "statistiques officieuses" obtenues par "La Tribune", les immatriculations de voitures particulières neuves de Renault se sont effritées de 9,5% sur les sept premiers mois de 2006, dans l'Union européenne (plus l'Islande, la Norvège, la Suisse, la Croatie). La chute dépasse même les 13% sur le seul mois de juillet, rapporte le quotidien en précisant que si l'on exclut la filiale roumaine Dacia qui produit la Logan, la dégringolade atteint respectivement 11,5% et 14,5%. Du coup, la part de marché du groupe n'est plus que de 9% en Europe, contre 9,8% en 2005 et 10,3% en 2004. "La Tribune" souligne que Renault chute notamment sur les grands marchés européens. Ses immatriculations ont baissé de 8,8% sur sept mois en Italie, de 11,5% en Allemagne, de 16,5% en Espagne et de 23,7% en Grande-Bretagne. En France, le recul atteint 4,5%. Le succès de la nouvelle Clio III ne contrebalance pas la chute des autres modèles, notamment Modus, Mégane, Scénic, Laguna et Espace. Le quotidien ajoute que cette situation risque de perdurer une bonne partie de l'an prochain puisque les lancements, courant 2007, des Twingo II ou Laguna III ainsi que du 4x4 produit en Corée n'auront pas d'impact sur les ventes globales avant le second semestre. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Les activités du groupe Renault se répartissent entre sa branche automobile, qui procure plus de 95 % du chiffre d'affaires total, et la branche de financement des ventes. Dans l'automobile, le groupe s'est largement développé à l'international ces dernières années. En se rapprochant du japonais Nissan, Renault est ainsi passé du 10ème au 4ème rang des constructeurs mondiaux. Le groupe a également racheté le roumain Dacia et le coréen Samsung. Le groupe Renault compte plus de 350 sites industriels et commerciaux dans plus de 40 pays, et 131879 collaborateurs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La nomination du redresseur de Nissan, Carlos Ghosn, à la Présidence de la Direction Générale du groupe en avril 2005 a suscité beaucoup d'enthousiasme de la part des investisseurs. - Renault détient désormais 44,4 % de Nissan : un investissement particulièrement fructueux, compte tenu du spectaculaire redressement du constructeur nippon. L'Alliance entre les deux constructeurs est également un réservoir de synergies et de réductions de coûts. - L'innovation est au cœur de la stratégie du groupe, ce qui lui procure une image de marque de qualité. - Le groupe a annoncé le 9 février 2006 le plan Renault Contrat 2009, dont l'ambition est de positionner durablement Renault comme le constructeur automobile généraliste européen le plus rentable. Renault vise une marge opérationnelle de 6% en 2009 et une croissance des ventes de 800 000 véhicules entre 2005 et 2009. - Renault lancera 26 produits d'ici 2009 et l'âge moyen des produits sera ramené de 3,8 ans en 2005 à 2,2 ans en 2009. - Renault propose à ses actionnaires une progression linéaire du dividende, passant de 1,8 euros par action en 2005 à un objectif de 4,5 euros par action en 2009.

Les points faibles de la valeur

- Renault ne bénéficiera pas en 2006 de lancements produits majeurs. - La marge opérationnelle du groupe devrait tomber à 2,5 % du chiffre d'affaires en 2006 avant de se redresser. - La concurrence japonaise et coréenne sur le terrain des petites voitures met la pression sur les marges. - L'abandon prématuré de l'Avantime, qui visait à concurrencer les routières allemandes, a constitué un camouflet par rapport aux ambitions du groupe dans le haut de gamme. Les ventes de la VelSatis n'ont pas non plus été à la hauteur des attentes. - Le groupe, comme ses concurrents, souffre de la hausse du prix des matières premières. - Les coûts associés au passage à la norme anti-pollution " Euro 4 " pèsent également sur la rentabilité des ventes. - Nissan, très présent aux Etats-Unis, est fortement exposé au taux de change du dollar.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Pour suivre Renault, il est bien sûr indispensable de suivre l'évolution du marché automobile. - Les taux d'intérêt jouent aussi leur rôle dans l'évolution des ventes de Renault. Une baisse des taux relance la capacité d'emprunt des ménages, et favorise la consommation. - Dans une activité fortement consommatrice de main d'œuvre, les évolutions sociales doivent être observées avec attention. - Enfin, dans un contexte de guerre des prix, il convient de suivre la politique commerciale des différents constructeurs, notamment en matière de remises.