MICHELIN plonge après l'annonce des coûts de restructuration de Toul

04/12/2007 - 10:19 - Option Finance

(AOF) - Plus forte baisse du CAC 40, Michelin dégringole de 5,15% à 76,03 euros. Les investisseurs ne semblent pas apprécier les 130 millions d'euros de coûts de restructuration liés à l'arrêt de la production de l'usine de Toul en 2009, comme l'a annoncé le groupe hier. "Il s'agit tout à la fois de pourvoir au financement du volet social du projet, de prendre en compte les coûts de dépréciation des équipements et bâtiments ainsi que ceux nécessaires à la réindustrialisation du site de Toul et la revitalisation du bassin environnant", a indiqué le fabricant de pneumatiques. Ces coûts non récurrents seront enregistrés en totalité dans les comptes de 2007. Le 3 octobre, Michelin avait annoncé la fermeture du site de Meurthe-et-Moselle qui emploie 800 personnes. Selon la direction, sa productivité est inférieure de 50% à celle des usines du groupe situées en Asie du Sud-Est. L'entreprise française souhaite ainsi rester compétitive face aux pneus importés de pays à faibles coûts de production. Le groupe avait également fait savoir début octobre qu'il entendait consacrer 50 millions d'euros à la modernisation du site de Lasarte en Espagne, destiné à "devenir un pôle mondial de production de pneus moto haut de gamme qui exportera à terme 90% de sa production". Les coûts liés à la réorganisation des activités industrielles du groupe en Espagne seront communiqués dans quelques jours, a précisé Michelin. (M-L.H.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Numéro deux mondial du pneu derrière le japonais Bridgestone, Michelin occupe des positions de premier plan (20% des parts du marché mondial) sur tous les marchés des pneumatiques (automobiles, utilitaires, poids lourds, motos, mais aussi engins agricoles ou du BTP, ou encore métros ou avions). Il est également présent dans la distribution (Euromaster) et dans l'édition (cartes routières, guides touristiques et gastronomiques). Enfin, le groupe a lancé une gamme d'accessoires automobiles. Michelin emploie 125000 personnes sur les cinq continents. Le groupe réalise 49% de ses ventes en Europe, 36% en Amérique du Nord et 15% dans le reste du monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Grâce à une stratégie multimarque (Uniroyal, Kléber, BFGoodrich.), Michelin est à même de répondre à l'ensemble des segments du marché. - Le groupe axe sa stratégie autour de l'innovation technologique et du haut de gamme qui lui permettent de dégager des marges supérieures. De plus, Michelin est le seul groupe à proposer des pneus poids lourds extra-larges ou des pneus de génie civil de très grande taille, segments très lucratifs. -Le plan de réduction des coûts étalé de 2006 à 2010 va permettre à Michelin d'accroître l'efficience de ses investissements, sa rentabilité et sa génération de cash-flow. Ces efforts de restructuration ont été rendus nécessaires par l'augmentation du prix des matières premières, et notamment du caoutchouc. Michelin contre également ces difficultés grâce à son pouvoir de fixation des prix. - Le marché du remplacement représente 70% des ventes en volume de Michelin. Le groupe subit donc beaucoup moins que d'autres la cyclicité des marchés automobiles.

Les points faibles de la valeur

- En première monte, les constructeurs exercent une forte pression sur leurs fournisseurs. - Le groupe a des engagements significatifs en matière de retraites. - La volatilité des coûts de production reste problématique, avec la montée du prix des matières premières, notamment celui de la gomme naturelle. - Michelin possède une structure des coûts défavorables et moins efficace que celle de ses concurrents. Néanmoins, le plan de réduction des coûts qu'il a mis en place va, à terme, atténuer cette faiblesse. - La baisse du dollar pèse sur les comptes de Michelin.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Sachant qu'un pneumatique est composé à 58 % de produits dérivés du pétrole (caoutchouc synthétique), l'évolution du prix du baril conditionne partiellement les marges de la société clermontoise. -L'évolution du dollar est à suivre avec attention. -L'entrée de nouveaux concurrents sur le marché "mass market" très sensible au prix est à surveiller, notamment du côté de l'Asie.