Faut-il investir en actions ?

08/06/2006 - 18:51 - Option Finance

(AOF) - Le recul soudain et rapide des marchés d'actions a sonné le retour d'une réalité indissociable de cette classe d'actifs, sa volatilité. Paradoxalement, n'est-ce pas justement un bon point d'entrée ? Les fondamentaux des entreprises ont rarement été si positifs. La reprise mondiale, désormais synchronisée, crée un environnement favorable au développement. Les entreprises des pays industrialisés, grandes et petites, ont su profiter de la mondialisation à la fois pour produire moins cher, mais aussi pour être aux avant-postes de ces nouveaux marchés qui vont contribuer à la croissance de leur chiffre d'affaires. Leur situation bilancielle s'est, depuis plusieurs années, assainie et elles ont appris à défendre leur marges souvent très fortes. Du point de vue financier, les niveaux actuels de cours offrent des primes confortables, y compris dans les pays émergents, à quelques micro-marchés près. Relativement aux autres classes d'actifs, les obligations en particulier, la valorisation des actions reste très attractive ce qui soutient les offres publiques de toute nature. La volatilité retrouvée depuis quelques jours demeure contenue et c'est plutôt l'absence de volatilité qui constituait une aberration. A ce tableau positif répond un ensemble diffus de craintes, tout à fait compréhensibles à ce stade du cycle économique. L'inflation n'est-elle pas en train de renaître, notamment dans les salaires aux USA ? Les coûts de production, ainsi que les coûts de financement, ne vont-ils pas réduire les marges ? Par voie de conséquence, les entreprises ne vont-elles pas recourir à l'effet de levier et s'engager dans des stratégies d'acquisitions agressives et dispendieuses ? La compétition ne va-t-elle pas détruire les longs efforts d'assainissement entrepris ? Investir en actions demeure un pari sur l'avenir. Un tel pari paraît aujourd'hui très favorable. Mais pour sortir gagnant avec suffisamment de certitude, les investisseurs en actions doivent savoir être patients, remettre en perspective les craintes exprimées ici et là et, à court terme, ne pas être perturbés par la volatilité inhérente à ce placement. Cette volatilité peut apporter quelques aubaines, qui ne se présentent pas si fréquemment. Jean-François Boulier, responsable de la gestion de taux euro et crédit chez Crédit Agricole Asset Management