(AOF) - Un niveau historiquement bas. C'est ce que viennent de toucher les taux de défaut des entreprises en Europe et aux Etats-Unis, d'après une étude de Moody's. A en juger par la crise du crédit immobilier à risque américain, la nouvelle a de quoi étonner. Mais déjà l'agence de notation prévient : les défauts de paiement devraient remonter dès le début de l'année prochaine. Au mois de novembre, les taux de défaut ont atteint le faible niveau de 1% aux Etats-Unis, et de 1,2% en Europe, contre 1,1% et 2% respectivement un mois auparavant, des paliers bas jamais atteints depuis le début des années 80. Moody's explique cette situation par la solidité globale de l'économie mondiale et les faibles besoins de refinancement des entreprises émettrices. Pour une large part, ces pourcentages peu élevés reflètent les conditions aisées d'accès au crédit de ces dernières années, qui a permis des refinancements sous des termes favorables. Mais la lune de miel devrait prendre fin dans très peu de temps, selon l'agence de notation, et le retour à la réalité risque d'être rude. Des spreads de crédit plus élevés couplés avec un ralentissement économique annoncé pour 2008 devraient former un "cocktail explosif", qui pourrait donner la gueule de bois à plus d'un dirigeant d'entreprise. En accord avec cette analyse, l'index de Moody's sur le pourcentage d'émetteurs accusant des dettes de trading d'un niveau inquiétant est passé de 7% en octobre à 10% en novembre, preuve que la situation financière de nombreuses entreprises se dégrade dans l'ombre mais ne devrait pas tarder à être révélée.