C'est finalement Renault qui l'a emporté en Russie face à General Motors et à Fiat, jugés favoris par de nombreux observateurs ! Le groupe français a annoncé avoir signé samedi un protocole d'accord avec Avtovaz, le fabricant des voitures Lada.
Selon cet accord, Renault achètera 25% du capital du premier constructeur automobile russe, et deviendra son partenaire stratégique. Le montant de l'opération n'a pas été précisé, mais selon la presse, il pourrait s'élever à environ 1,36 Md$ (930 ME), si l'on se fie à la capitalisation boursière d'Avtovaz (5,44Mds$).
Le groupe russe est rentable, avec un résultat opérationnel de 298 M$ en 2006 pour un chiffre d'affaires de 6,8 Mds$. Mais il a grand besoin de capitaux frais pour moderniser ses usines de Togliatti, construites dans les années 1960 avec l'aide de l'Italien Fiat.
Le premier objectif de l'accord est de développer la gamme Lada, et de porter la capacité du site, situé à 1.000 km à l'Est de Moscou, de 700.000 véhicules par an à 1,5 million. Renault devrait aussi produire des véhicule dérivés de la Renault Logan sur le site d'Avtovaz.
Ce partenariat devrait rapidement faire de la Russie le premier marché de Renault, devant la France (environ 450.000 voitures par an). Renault dispose déjà d'une usine à Moscou, ouverte en 2005, dont il prévoit de doubler la capacité d'ici à 2009, à 160.000 voitures par an, et Nissan a annoncé la construction d'un site de production à Saint Petersbourg.
Le constructeur français entend profiter d'un marché russe de l'automobile en croissance de 20% par an : de 2,3 millions de voitures vendues prévues en 2007, il devrait atteindre "entre 3,5 et 4 millions de véhicules par an en 2015", a estimé Thierry Moulonguet, le directeur financier de Renault lors d'une conférence de presse.
Financièrement, l'opération sera neutre sur les comptes de Renault en 2008, a indiqué le dirigeant, et à terme, "Lada participera pleinement à la croissance de la rentabilité de Renault". Le groupe va d'ailleurs revoir à la hausse ses objectifs commerciaux, par rapport aux 800.000 véhicules supplémentaires prévus entre 2005 et 2009.
Seuls bémols à l'opération : les observateurs soulignent que le pari est risqué, étant donné la vétusté de l'usine de Togliatti et les relations difficiles entre Avtovaz et ses partenaires étrangers (General Motors notamment). Renault devra notamment renforcer et stabiliser la direction du groupe, et composer avec les actionnaires russes d'Avtovaz, à savoir Rosoboronexport, l'agence nationale d'exportation d'armements, et l'organisme d'Etat Russian Technologies, qui détiendront une minorité de blocage de 25% du capital + 1 action
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