(AOF) - "La crise actuelle est l'équivalent financier de la grippe aviaire", expliquent les analystes d'ING dans leur présentation de stratégie pour 2008, "mortelle pour les banques et les titres de crédit infectés, mais pas vraiment contagieuse pour le reste de l'économie en Europe". Des pans entiers de l'économie du Vieux Continent pourraient paraître mal-en-point au cours du premier trimestre 2008, en particulier le secteur financier, mais pour la banque néerlandaise, cette période devrait comporter de belles opportunités d'achat. Le marché américain n'a pas les faveurs d'ING en ce moment. Ses analystes trouvent les consensus à son sujet "bien trop hauts". Simon Goodfellow, économiste, concède même n'être "pas loin de prédire une récession aux Etats-Unis". Il affirme cependant que la première économie mondiale ne devrait connaître " qu'un ralentissement", même s'il est possible qu'il soit ressenti plus vivement, en raison des difficultés rencontrées par le secteur immobilier et la hausse du prix du pétrole. En Europe en revanche, il est plus optimiste, estimant que les chiffres y sont "raisonnablement positifs" Dans ces conditions, ING recommande une attitude prudente, surtout en début d'année et privilégie les valeurs européennes, avec un bémol toutefois sur le marché britannique, qui n'est pas à l'abri, selon lui, d'une dégradation. En ce qui concerne les secteurs d'activité, la banque néerlandaise recommande de surpondérer les télécoms et les services aux collectivités, qui présentent une faible exposition aux "subprimes" et sont peu sensibles aux variations du dollar. Dans le bas du tableau, ING est en revanche plus sceptique en ce qui concerne les assurances, les banques et les entreprises de services financiers, qui devront encore essuyer les contrecoups de la crise du crédit. La patience est la tendance lourde du début de l'année 2008, Simon Goodfellow la qualifie même de "clé" pour ceux qui veulent gagner de l'argent l'année prochaine et recommande de faire le dos rond jusqu'au deuxième trimestre.