RHODIA confirme ses objectifs pour 2006

11/05/2006 - 08:36 - Option Finance

(AOF) - Rhodia a annoncé des résultats au titre du premier trimestre 2006 basés sur un chiffre d'affaires de 1,354 milliard d'euros, en hausse de 9,4% grâce à une croissance des volumes de 2%, à une hausse des prix de 2% et à un effet de change favorable de 7%. L'EBITDA récurrent a progressé de 8,8% pour s'établir à 185 millions d'euros, soit une marge d'EBITDA de 13,7%, contre 12,4% au premier trimestre 2005. L'augmentation des prix des matières premières et de l'énergie a été partiellement compensée par un nouveau programme de hausses de prix, dont le plein effet est attendu au deuxième trimestre. Le résultat net des activités poursuivies s'inscrit en positif à 9 millions d'euros. Les activités cédées contribuent négativement à hauteur de -44 millions d'euros, du fait des derniers impacts de la cession de l'activité synthèse à façon pour l'industrie pharmaceutique et en particulier de la comptabilisation en résultat de la réserve de conversion liée à cette cession. Au total, le résultat net s'établit à -35 millions d'euros, contre une perte de -74 millions d'euros au premier trimestre 2005. La dette nette consolidée est stable par rapport au 31 décembre 2005 et s'établit à 2,1 milliards d'euros. Rhodia a confirmé ses objectifs 2006 à savoir : une marge d'EBITDA récurrent d'au moins 13%, un résultat net positif et un ratio dette nette consolidée sur l'EBITDA inférieur à 2,9. Au-delà, le groupe a réitéré les objectifs affichés à moyen terme d'une marge d'EBITDA récurrent d'au moins 15% et d'un ratio dette nette consolidée sur l'EBITDA inférieur à 2,2. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

EBITDA

L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Ancienne filiale de Rhône-Poulenc, devenu Aventis (aujourd'hui Sanofi-Aventis), Rhodia est l'un des 10 leaders mondiaux de la chimie de spécialités. Partenaires des grands acteurs des marchés de l'automobile, de l'électronique, des fibres, de la pharmacie, de l'agrochimie, des produits de consommation, des pneumatiques et des peintures et revêtements, Rhodia propose des solutions sur mesure combinant molécules et technologies originales répondant aux enjeux de ses clients. L'organisation du groupe repose sur 9 entreprises qui s'articulent en deux groupes constituant les pôles stratégiques de Rhodia : Matériaux et Services de Spécialités et Chimie d'applications. A terme, l'objectif est d'intégrer la Chimie Fine à l'un des deux précédents pôles. Le groupe emploie 20000 personnes dans le monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rhodia est positionné sur la chimie de spécialités, plus rentable que la chimie de base. - La groupe a réussi son plan de refinancement et sécurisé la situation de sa liquidité à moyen terme, grâce à une augmentation de capital, une émission obligataire et de nouvelles lignes bancaires. - Rhodia a tenu ses engagements de redimensionnement de ses activités et de réduction des coûts. - Le groupe table sur un résultat net positif en 2006. - Avec le retournement du cycle de la chimie, le groupe peut désormais répercuter une partie de ses hausses de coûts dans les prix. - Le groupe pourrait bénéficier de " droits à polluer " en Corée du Sud et au Brésil, qu'il pourra revendre sur le marché.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a enregistré quatre années consécutives de lourdes pertes. A fin 2004, la dette nette totale de Rhodia s'élevait à plus de 2,4 MdEUR. La situation bilancielle de Rhodia reste donc très tendue. - Le groupe traîne des "passifs environnementaux". Il a d'ailleurs intenté une action contre son ancienne maison-mère Aventis afin d'obtenir l'indemnisation des passifs liés aux sites de Silver Bow (US) et de Cubatao (Brésil). L'issue de cette action est toutefois très incertaine. - Rhodia est fortement dépendant du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...). Il est également pénalisé en cas de repli du dollar. - Les marges dégagées par les différents pôles du groupe sont très disparates. - Certains actionnaires minoritaires mènent une fronde contre la direction du groupe et plusieurs de ses administrateurs liés à Aventis. De son côté, l'AMF a estimé que le groupe a diffusé ces dernières années des informations inexactes et imprécises.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique. Rhodia est une valeur cyclique. - Dans l'optique de la restructuration du groupe, Rhodia est également considéré comme une valeur de retournement (recovery), à haut risque toutefois. - Aventis, qui détient encore plus de 8 % du capital de Rhodia, n'a pas vocation à en rester actionnaire.